Dans la salle d'attente.....
Je passe un temps conséquent dans différentes salles d'attente en ce moment. (Rien d'alarmant, au contraire, c'est pour du positif).
Je m'y sens souvent extra-terrestre :
- les gens sont en noir, en gris. J'ai des kickers violettes, un manteau framboise, une écharpe assortie, un gros bérêt rose....
- les gens s'impatientent, râlent, lèvent les yeux au ciel (y'a un ciel au-dessus du plafond, mais si mais si ! ben si ! autrement, pourquoi regardent-ils en l'air ??), regardent leur montre soufflent. J'arrive avec l'équipement complet : de quoi lire, crocheter, boire, ça rigole pas. Faut ce qu'il faut ! Si ma liseuse fait soulever des sourcils (ah tiens ? elle lit sur une tablette ? mais késsessé ?), le crochet intrigue, soulève des tas de questions, ouvre les conversations !!! Papoter en lisant, c'est dur, alors qu'en crochetant, finger in the nose, yeah ! Les jeunes me demandent quoi t'est-ce que sé ??? du tricot ? non non du crochet. Ah oui ? Les anciennes adorent "j'en ai tellement fait avant !" Avant quoi ? ça veut dire qu'on abandonne en vieillissant ? Jeunes et anciennes interrogent : ça donnera quoi ? jolie couleur ! Aaaahh une gauchère ! Vous y arrivez quand même. Je retiens le "quand même" qui me fait sourire. Je leur apprends qu'on ne fait pas que des napperons en crochet. Nan on peut aussi faire des trucs super sympas ! Les napperons, c'est pas mon truc. Mais les cartables en revanche ! Ah si vous saviez, les cartables !
Le crochet fait lier connaissance, y'a pas à dire. Et toujours de façon gentille et douce. Avec un chien aussi, on lie connaissance, mais parfois c'est agressif. Pas avec le crochet. L'autre jour, c'est un jeune tout jeune (enfin tout jeune.... de plus en plus par rapport à moi, c'est-à-dire une vingtaine d'années quoi !) qui m'a demandé, casquette à l'envers, si je pouvais lui montrer. Pas de soucis.
Ce matin, c'était "vous au moins, vous savez vous occuper !". Ben oui tu penses ! Je suis déjà complètement incapable de regarder la télé sans m'occuper les mains, alors une salle d'attente, imaginez donc !
On m'avait dit qu'en rentrant de Tahiti, je trouverais les gens froids et antipathiques. Franchement, non. Ou alors j'ai du bol ! Mais est-il possible d'avoir du bol, au vu de toutes les salles d'attente dernièrement ? Les secrétaires sont souriantes, gentilles, accueillantes, arrangeantes. En vrai. Pas pour la façade. Les personnes rencontrées sont agréables et compétentes.
Tahiti aussi fait lier connaissance. Avec mon drôle de sac personnalisé, avec des gri-gris de nos différents voyages, les questions sont posées. La perle autour du cou aussi décroche des "oooh, c'est bôôô !" et vas-y qu'on en papote. "Ah oui il y a des moustiques ? vous alliez sur les plages de sable blanc tous les jours ?"
Euh.....
Je pars comme si j'allais tenir un siège et je suis parfois la 1ère étonnée de ne pas rester 2h. Mais jamais déçue. J'ai trouvé ici des solutions incroyables aux casseroles qu'on traine tous. Dans la gentillesse.
Les journées sont très remplies, certes. Mais tellement enrichissantes aussi ! Salles d'attentes médicales, mais pas que. Salles d'attente de job dating. Salles d'attente variées.
Il me manque, et c'est rien de le dire, mes copines, leurs sourires et leur présence. Elles me manquent encore 8 mois après le retour. J'ai tout de même la chance d'avoir fait de très belles rencontres (et pas que dans les salles d'attente !) en quelques mois. Des rencontres qui comptent. Elles se reconnaîtront.
Car, certaines de mes copines sont rentrées d'où elles étaient parties. Pas toutes. Pas moi. Alors il faut tout reprendre à zéro, ça demande du temps, de l'énergie. Mais l'accueil est tel que l'énergie, on la trouve. Rien que des solutions.
On peut passer du temps à attendre, en râlant. On peut aussi passer un bon moment, au point qu'on regrette presque que ce soit notre tour ! Je préfère nettement la seconde solution ! Et il est un constat qui fait du bien : la bonne humeur entraine la bonne humeur. La chaleur humaine entraine la chaleur humaine....sourire déclenche des sourires. Le calme amène le calme.
Pas d'accord ?