C'était le 7 janvier 2015
J'avais prévu de faire un article.
Parce que ce jour-là, le 7 janvier, j'ai eu un joli réveil. Avec plein de jolies attentions.
C'était mon anniversaire.
Pour la première fois, c'était vraiment mon anniversaire. Avec des cadeaux, oui, mais pas que. Des attentions aussi. Et ça compte, les attentions, autant que les cadeaux !
Il y avait des sms. Des messages sur FB.
En plus c'était mercredi, je ne travaillais pas.
J'ai ouvert mes cadeaux et c'était chouette :
(Le margouillat vient de chez Nalie. Allez voir sa boutique, elle fait de très belles choses !)
Le matin, je suis arrivée en retard au rdv de Cécile pour un cours de tricot très instructif. C'était chouette !
Après, direction les courses au drive, la préparation du repas et on a filé faire les soldes avec Loïcia chez Cultura sur l'heure de midi.
Parce que non seulement c'était mon anniversaire, mais c'était le début des soldes ! Et ça aussi, c'était chouette.
Donc depuis le matin : pas de radio, pas de télé, pas d'internet.
J'étais dans une bulle. Rose. Ou bleue. Gaie. Colorée.
Et brusquement le temps s'arrête. Je comprends sans comprendre qu'il s'est passé un acte grave, très grave. Au début, j'ai cru à une bombe. Ou un accident. Le nombre de victimes était trop important, ça ne pouvait pas être autre chose.
Et puis si.
Et puis le sentiment de sentir la bulle de bien-être dans laquelle je me sentais depuis le matin, qui éclate. J'ai presque entendu le bruit. Pof. Parce que 2 secondes avant, j'étais tellement bien !
Pas de gâteau le soir. Pas de bougies soufflées. ça aurait été indécent.
Le jeudi passe dans le coton. Sonnée. Je crois que ça a été d'autant plus fort, que, pour une fois, j'étais dans une bulle rose juste avant. Juste avant.
Rassemblement à midi sous une pluie battante. Il y a l'effroi, mais pas seulement. La tristesse. La sidération. Pas la peur cependant. Ne pas plier. Ne pas accepter que quelques abrutis imposent leur vision débile du monde. Veuillent éradiquer le droit d'expression.
Beaucoup de choses qui passent dans la tête aussi, sans pour autant que les mots n'arrivent à sortir.
La colère contre les extrémistes qui croient tout savoir mais ne savent RIEN. Qui pensent maîtriser le monde (et de quel droit ???) avec des armes. Tu parles.
Le vendredi. ça continue. En pas mieux. L'oreille collée à la radio. Entre saturation et besoin de savoir que c'est fini. La journée a été longue. D'autant que l'électricité a sauté....donc plus de radio, le temps que tout redémarre.
Alors la date, forcément, je ne l'oublierais pas. Et dans ce flot d'informations et de pensées, prendre le temps d'expliquer aux enfants qu'il ne faut pas tout mélanger, que l'erreur serait de penser que tous les Musulmans sont comme ces crétins. Non. Les méchants ont perdu, et ils ont perdu en lâches, en monstres.
Ils ont perdu. Et toc. Ils ont perdu.
J'ai mis du temps avant d'écrire ce message. L'émotion était trop forte. J'avais autant de peine que de mal à l'exprimer.
Ayant un métier où je suis là pour conserver et mettre en valeur les écrits et productions des autres, je me sens concernée. Le papier....c'est mon métier....
Sur la porte de l'endroit où je travaille, je suis Charlie.
Dans tout ce que je ressens, je suis Charlie.
En pensant aux connus et inconnus qui sont morts de façon complètement injuste, je suis Charlie.
Dans les valeurs auxquelles je tiens, je suis Charlie.
Nous sommes tous Charlie.
Que ceux qui n'ont rien compris se le prennent en pleine face....ils ne gagneront pas.
(l'abonnement au journal, c'est fait. Et vous ?)
J'avais prévu aussi de faire un petit jeu pour mon anniversaire. ça viendra. Vous me laissez juste un petit peu de temps ?