Il a fallu le conseil d'une amie pour que je le lise. Allez savoir pourquoi, la couverture et le titre ne m'attiraient pas du tout, et pourtant :
256 pages, paru en août 2019
De façon presque drôle, une des héroïnes s'appelle là aussi Louise, comme dans le roman de Pierre Lemaître que je venais de terminer !
Nous sommes au début du 20è siècle, à la Pitié Salpétrière. Là étaient enfermées de dizaines de femmes. Leur mari, frère, père, les amenait là pour s'en débarrasser. Elles n'en sortaient plus. Et pourtant, elles n'étaient ni folles ni hystériques. Elles étaient placées là sous la contrainte d'un homme.
On découvre les expériences menées par Charcot sur ces femmes : les plonger dans un état de transe par l'hypnose, donnant en spectacle de pauvres femmes démunies, qui parfois y laissaient leur santé.
Geneviève est une intendante rigide et droite, sans empathie, qui pourtant aime ces femmes et laissera parler son coeur face à l'injustice d'un monde où les femmes n'ont pas le droit d'avoir d'opinion.
Elle va s'ouvrir avec l'arrivée d'Eugénie, une jeune fille internée par son père. Eugénie n'est pas folle, elle refuse le système, refuse de se taire, refuse de n'avoir aucun droit. Et Eugénie a un don incroyable : elle communique avec les défunts. Elle touche ainsi Geneviève en lui permettant de communiquer avec Blandine, dont la mort a changé la vie mais surtout l'a rendue froide.
Et évidemment j'ai aimé Thérèse, une ancienne internée, qui passe ses journée à tricoter des châles et les offre à ses compagnes enfermées.
Toute l'intrigue tourne autour du bal annuel de la mi-Carême, où le tout Paris se presse pour découvrir "les folles", déguisées pour l'occasion. Elles ne sont pas folles du tout. Elles sont heureuses de vivre cette soirée unique, qui leur permet d'avoir un semblant de normalité, une fois dans l'année.
J'ai beaucoup aimé ce roman, le prix Renaudot des lycéens est mérité !
Ne faites pas comme moi, ne passez pas à côté !