Le tricot a changé ma vie
Oui, je n'ai pas peur de l'écrire, le tricot a changé ma vie ! Je profite d'un creux de créations (oui oui, toujours des masques et des masques à coudre) pour prendre enfin le temps de rédiger un article qui me semble important et qui me trotte dans la tête depuis un bon moment déjà.
Voici 10 raisons qui expliquent que j'ai toujours au moins un tricot en cours :
1 - Il m'a fait rencontrer des personnes formidables, dont une qui est devenue au fil du temps quelqu'un à qui je tiens énormément. Comme un fil qui se tricote, notre amitié s'est tissée point après point. Nos rencontres sont importantes pour moi et ne plus pouvoir la voir à cause du confinement me l'a encore fait ressentir davantage.
J'ai aussi commencé à participer aux tricots T et fait de très très belles rencontres, des "personnes" qui sont devenues copines, puis amies. Vraiment ! Le tricot permet de tisser des liens très forts et sincères. Là encore, ne plus les voir lors du confinement a été difficile. Avouons-le, cette période a été l'occasion de se rendre compte de ceux qui manquaient vraiment !
2 - J'étais une grande, très grande frileuse. Je superposais les couches en vain l'hiver. J'avais éternellement froid aux pieds. Depuis que je tricote, c'est TER-MI-NÉ ! Je n'ai plus jamais froid ou, si jamais ça arrive, je sais quoi porter pour me réchauffer en un rien de temps. Seules les frileuses perpétuelles peuvent me comprendre ! Avoir trop chaud en plein hiver est une joie immense. Petit à petit, j'ai appris à connaître les fibres et savoir lesquelles porter pour quelles températures. Là encore, quelle joie ! Je me fais également plaisir avec les bonnets, puisque la chaleur s'en va par la tête.
3 - Le tricot apprend la lenteur, à ralentir. Vouloir un pull ne veut pas dire qu'on l'aura rapidement (sauf si on arrête de dormir pour tricoter ! ah ah !). Il faut choisir le patron, choisir la laine, attendre qu'elle arrive si elle est commandée, puis s'y mettre, tâtonner parfois, détricoter, retricoter. Donc je choisis vraiment mes patrons avec soin, parce qu'un ouvrage sera forcément une décision de plusieurs semaines, voire mois. Et du coup, mes enfants comprennent aussi que c'est un ouvrage qui se mérite. Pas question d'aller dans un magasin et de ressortir avec un pull venu du bout du monde donc forcément éphémère parce qu'en grande (voire en totalité) en plastique ! Eux aussi font à présent attention aux matières, à la provenance, et c'est très bien.
4 - Le tricot m'a appris à être encore plus responsable : quelle laine ? Quel animal ? Dans quelles conditions d'élevages ? Quelles matières ajoutées ou non ? Quelle teinture ? Je me tourne de plus en plus vers des laines éco-responsables, la palme revenant pour moi à De Rerum Natura : des laines très chaudes, dans le respect des animaux et des hommes. Au départ je tricotais pour apprendre. Maintenant je tricote en étant fière des matières utilisées, de la provenance des fibres. Je commence à regarder en Bretagne aussi, parce qu'il y a de belles laines, pas loin !
5 - Le tricot m'a permis de diminuer considérablement mes doses d'anti-douleurs. Concentrée sur mes rangs, je pensais moins à mon ventre et ses misères. J'ai pu diminuer des doses que je trouvais déjà trop importantes. Quand je tricote, je suis en auto-hypnose, je suis calme, je ne pense à rien d'autres qu'à faire monter mon ouvrage, maille après maille. D'ailleurs en tricotant, je pense souvent à l'ouvrage suivant ! Et à présent, tricoter calmement pendant une séance de Tens est un grand bonheur. Je ne suis plus du tout "parasitée" par la douleur, je suis entièrement tournée vers mon ouvrage.
6 - Le tricot m'a rendue fière de moi. Bien-sûr, je vois les erreurs et imperfections de mes premiers ouvrages. Mais ce n'est pas grave, avec le temps je m'améliore et un jour peut-être, je parviendrai à tricoter en anglais. J'ai appris de toutes mes erreurs. Il m'est arrivé de détricoter des ouvrages pour tricoter mieux. De comprendre des points, des montages, des patrons, ça me rend d'autant plus fière que ça me semblait vraiment compliqué pour une gauchère. Et puis non, quand tu rencontres une personne qui déploie des trésors de patience (voir point 1), ça fonctionne ! Mais quand je pense au chemin parcouru, je suis vraiment fière.
7 - Le tricot m'a permis de savoir ce qui me va ou pas. Je sais que je préfère porter de gros pulls en hiver, des gilets le reste du temps. Que j'aime les manches raglan. Que coudre des boutons ne m'embête pas. Que je préfère une encolure de type cardigan qu'en V (mais qui n'est pas exclue non plus). Là encore, quelle chance !
8 - Le tricot m'a réconcilée en douceur avec les maths. Calculer un échantillon, l'adapter, faire un produit en croix, compter les rangs, compter les mailles pour chercher une erreur.....tout cela, ce sont des maths !
9 - Le tricot m'a permis de faire plaisir autour de moi, à ceux qui aiment. Toutes les tricoteuses pensent dès le début de l'année aux cadeaux de noël à préparer. Parce que tricoter prend du temps (cf point 3) et que cela se réfléchit. Pareil pour un anniversaire. Il faut anticiper, s'organiser, prévoir.
10 - Le tricot me permet de ne pas m'ennuyer pendant le confinement. J'ai tricoté deux gilets, des chaussettes, eu grand plaisir à piocher dans mon stock et à faire le point. J'ai bien vu la différence avec ceux qui ont vite tourné en rond et ne savaient plus quoi faire à part rester devant un écran ! Il a plutôt été nécessaire que je me freine, j'aurais volontiers commencé plein d'ouvrages ! Pour la même raison, je ne m'ennuie jamais en salle d'attente, puisque j'ai toujours mon petit sac à projet-chaussette avec moi.
Et vous ? Vous tricotez ? Quelles sont vos motivations ? Si vous ne tricotez pas, pourquoi ?