Endométriose, un chemin vers l'équilibre
Beaucoup de livres sur l'endométriose sont sortis récemment. Vous les verrrez donc passer, même si je me doute que ça n'intéresse pas tout le monde :
240 pages, paru en juin 2020
Je reste évidemment méfiante vis-à-vis de tous ces livres. Parce que je sais qu'il faut en prendre et en laisser.
L'auteure, suisse (et ça a son importance), raconte ici son parcours et elle a le courage de ne rien cacher de tous les soucis gênants que l'on rencontre au quotidien avec cette maladie. Les désordres intestinaux, les problèmes de vessie, on en parle peu, par honte. Et pourtant, nous en souffrons quasiment toutes. Et cet aspect est terriblement impactant dans la vie sociale, au-delà des douleurs et de la fatigue. L'auteure explique les opérations, la peur, l'incompréhension, les douleurs, le repli sur soi.
Et explique comment, elle, elle est parvenue à trouver un équilibre avec et non pas contre la maladie, à écouter son corps au lieu de lutter contre.
Je pense aussi être parvenue à cet équilibre, instable, très instable, menacé et menaçant au moindre grain de sable. Je vis à présent avec ma maladie. J'accepte des mots comme "handicap", "fragilité", "différente".
L'auteure s'est orientée vers une approche naturelle et sans médicaments, même si elle a dû passer par plusieurs opérations. L'alimentation anti-inflammatoire lui a apporté de vrais bénéfices.
Pour autant je reste prudente : ce qui convient à l'une ne conviendra pas forcément à l'autre. Le fait d'être en Suisse lui apporte des facilités que nous n'avons pas forcément en France, même si elle a également beaucoup tâtonné dans l'apprentissage d'une alimentation différente et souvent incomprise. Je me dirige aussi vers une alimentation différente, avec énormément de tests et d'essais. J'ai banni le soja, la viande rouge, quasiment toute la viande d'ailleurs mais je ne rechigne pas devant du poulet bio. Mes allergies m'empêchent de compenser par le poisson, donc je cherche des alternatives. J'ai acheté des livres dans ce sens, j'y reviendrai quand je les aurai lus. J'ai bien compris que certains aliments que j'adore épuisent mon organisme. Il faut trouver des alternatives, chercher, essayer. ça marche ou pas, mais il faut essayer.
Elle évoque la lenteur, le ralentissement imposés par l'endométriose. Avoir une vie "comme les autres" est absolument impossible. S'obstiner est une erreur qui ne mène qu'aux urgences. ça aussi, j'y arrive petit à petit. Il est vraiment difficile de parvenir à accepter qu'on a une grande fragilité, qu'on ne sera jamais "comme les autres", qu'on doit vivre, bouger, travailler différemment. Mais la maladie l'impose. Le plus dur n'est au fond pas de l'accepter, mais le regard des autres. Je m'autorise à dormir quand j'en ai besoin, je n'y arrivais pas il y a peu. Mais l'endométriose épuise, il faut se rendre à l'évidence. Et se tenir droite et "faire comme si" toute la journée, parce que je n'ai pas envie de me sentir diminuée et/ou différente, fatigue énormément. Et ce n'est pas grave. Accepter économise l'énergie. Accepter permet de vivre mieux.
Si elle dit n'avoir aucune difficulté à en parler, je n'en suis pas là. J'ai souvent honte de dire "je ne peux pas". Se justifier, expliquer. Ou simplement pas envie, parce que c'est fatiguant. Je n'ai pas parcouru assez de chemin sans doute. J'arrive aussi à dire "je suis trop fatiguée pour....", ou "là, je ne peux pas, c'est trop".
J'y viens, avec lenteur certes.
Bref : un livre à lire, même si on n'adhère pas à tout. Par exemple, elle parle énormément d'écouter son corps, comme si c'était une autre personne, à part. Elle lui parle même. Je dirais plutôt de ne jamais négliger son instinct !