Le printemps est installé ! Je tiens à préciser que je réalise ce bilan avant tout pour me rendre compte de ce que j'ai pu coudre, lire et tricoter dans le mois passé. Je ne suis pas du tout dans une course, je ne pratique ni la lecture, ni les loisirs créatifs pour en réaliser le maximum, même si cela peut paraître conséquent à la fin. Et c'est justement parce que je ne suis pas dans la course qu'il m'est bénéfique de faire un petit bilan. Mais ce n'est pas pour afficher tout ce que j'ai fait. Je ne sais pas si je suis très claire, il me semblait important de le dire, de l'écrire. Le tricot n'est pas une course, même si sur la fin, j'apprécie de terminer un peu plus vite. La couture est souvent "efficace" : ce sont des vêtements dont j'ai besoin. Enfin, la lecture peut sembler importante, parce que je ne parviens souvent pas à m'arrêter quand le roman est bien écrit !

En avril, j'ai cousu :

En avril, j'ai tricoté :

En avril, j'ai lu :

En avril, j'ai crocheté :

Encore un mois passé viiiiiiiiiite ! Plume et Hermione ont pris le soleil :

Hermione a fait des câlins :

Plume a décidé chaque jour de changer de couleurs. Elle oscille entre le gris et le marron, il faut croire que le blanc n'est pas à la mode !

Je suis allée effectuer des achats quand j'ai pu. Chez Bretagne Tissus :

Chez Écolaines :

Chez Noz :

Voici le joli mois de mai ! Un mois de réponses à mes questions je l'espère. Un mois où vont cesser les douleurs, les prises de médicaments et les ras-le-bol qui se multiplient. Un mois de rendez-vous médicaux parfois quotidiens, pour tenter de comprendre ces douleurs. 

Un mois où Hugo a fêté ses 23 ans !

J'essaie de voir le positif, de jongler au mieux avec les antalgiques et les douleurs. Je ne suis plus moi quand je prends des antalgiques. Alors je les limite....et la douleur s'installe. C'est comme ça.

Allez, je demande officiellement un mois de mai avec des solutions !

En attendant, je vais coudre dès que je le peux !

Yeah j'ai terminé mes chaussettes de printemps ! J'ai utilisé ma laine préférée et commencé la pelote "printemps" le 20 mars. La laine est très très lumineuse, les vraies couleurs sont celles de la 2è photo :

Ma boîte se remplit doucement :

J'ai le temps, pas de pression, je la remplis vraiment tranquillement.

Après avoir revu Mary Poppins pendant les vacances de Noël, il me trottait dans la tête l'envie de tricoter un béret en jacquard. Oui oui, ne cherchez pas !J'ai trouvé un patron gratuit sur Ravelry : le béret Généreux.

Alors je sais que ce n'est plus vraiment la saison (quoique, le matin, fait froid !) mais j'en avais vraiment envie. Après que mon amie Odile ait réalisé 2 très belles versions, j'étais encore plus décidée. Il faut très peu de laine en plus. Un peu plus de 20g de chaque, ça suffit !

J'ai cherché dans mes restes :

Et zou !

En 4 jours, c'était fini ! Je l'ai bloqué sur une grande assiette pour qu'il prenne bien sa forme, et voilà !

Il est beau hein ? Je suis fan !

Un modèle à tricoter dans plein de versions !

Si vous n'allez pas en courant chercher ce roman, vous passez à côté de quelque chose !

672 pages, paru en mars 2021

Ils sont trois : Nina, Etienne et Adrien.

Ils ont fait leur rentrée de CM2 ensemble, Nina a réuni et formé ce trio. Ils sont inséparables. Nina, solaire, élevée par son grand-père facteur. Etienne, fils de bonne famille, mal aimé par son père, beau naturellement. Adrien, élevé par sa mère, effacé, silencieux, mais adoré par Nina. Ils passent leurs années de collège, de lycée ensemble, ils ont des projets après le BAC. Ils sont enviés, jalousés, parce que leur amitié est un roc que rien n'atteint. L'un ne se déplace pas sans les autres, l'un ne fait rien sans les autres, et ils grandissent les uns chez les autres, formant un tout.

Et puis l'été de leurs 18 ans, 2 faits graves se produisent dans le village, le trio explose et ils se perdent de vue.

On navigue dans les années, on fait des allers-retours, on ne quitte plus ce roman !

On les retrouve en 2017 : Etienne s'est marié, il est devenu inspecteur, il est fier de son parcours, il a un fils. Adrien est toujours aussi effacé, alors qu'il a connu un succès incroyable. Nina dirige un refuge pour animaux, toujours dans le village, alors que les garçons en son partis.

Se connaissaient-ils vraiment ? Pourquoi ont-ils laissé le temps passer sans se revoir ? Que s'est-il vraiment passé en août 1994 ?

Derrière l'histoire, derrière cette écriture formidable, il y a les problèmes engendrés par ce qu'on ne dit pas, ce qui se tait, ce qui n'est pas compris, ce qu'on pense que les autres savent et pas du tout, toutes ces choses mises bout à bout, qui peuvent détruire des vies, juste à cause de malentendus.

Il y a aussi la vraie amitié, la vraie solidarité, le soutien, et la perversion et la méchanceté.

Il y a les joies, les peines, les chansons, les rires, les joies petites et grandes, les qualités, les défauts, danser de joie, les cachotteries, les envies de faire plaisir.

C'est un roman exceptionnel, aussi formidable et incontournable que "Changer l'eau des fleurs" de la même auteure, qui pour moi était le plus beau roman que j'ai lu. Allez, je le mets en premier bis ou en deuxième position rapprochée !

La seule difficulté ensuite, c'est : mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir lire ?????

J'ai longuement hésité avant d'écrire cet article.

Mais voilà, ça me reste dans la tête, me hante et ne me quitte pas : j'ai subi des violences médicales.

Il y a 20 ans ? 10 ans ? Non non : cette semaine.

Et je ne m'en remets pas.

Par un homme extrêmement gentil en plus. Inconscient du mal fait ? Habitude ?

Je ne saurais pas le dire.

ça existe encore.

Ma santé déclinant vitesse grand V, j'ai dû faire quelques passages aux urgences. Endoconnasse est de retour. Et ne me laisse plus de répit. Elle est accompagnée de sa grande copine morphine....

Donc j'ai recommencé la valse des examens.

Après un scanner très douloureux, et au verdict inquiétant : "col de l'utérus volumineux et irrégulier", je me suis retrouvée (encore) aux urgences.

Sentiment de l'imposteur.

Est-ce que je ne prends pas la place de quelqu'un d'autre ?

Mais est-ce que je peux rester avec cette souffrance quotidienne ? Non.

Et pourtant.

Recroquevillée sur une chaise, j'ai attendu.

J'ai payé mon passage. Cash. Inhumain.

ça existe encore.

Le médecin a souhaité "voir" l'aspect de mon col, voir s'il avait un aspect tumoral, suspect au scanner. OK. Donc spéculum. Ok. Examen à réaliser sur un ventre en feu. Bon.

Spéculum enfoncé à vif. Sans prévenir. Sans douceur. J'ai pensé immédiatement "mais les bords sont des lames ? Pourquoi ça fait si mal ? il va me couper l'intérieur ! c'est horrible cette douleur !"

J'ai dit que ça faisait très mal. Il a continué "il faut bien qu'on soit fixé"

Ah....

ça existe encore.

Ensuite il a enfoncé davantage, cherchant à "voir" le fond du col. J'étais tétanisée sur la table d'examen, plus de couleur, d'ailleurs je n'étais plus là. C'est fou la capacité du cerveau à se couper d'une réalité abominable. A partir ailleurs, dehors, s'envoler. J'ai pensé à une belle sortie dans les îles de Tahiti, où j'étais restée regarder les raies léopards voler, majestueuses.....j'étais loin.

Et c'était fini ?

Non, il a cherché à "reproduire la douleur que je ressentais".

Doucement, je lui ai dit que ce n'était pas nécessaire puisque j'avais mal en permanence.

Je n'ai pas eu le choix.

ça existe encore.

Je vais vous parler de mes sensations, qui ne sont probalement pas son geste, mais ce que j'ai ressenti : un poing enfoncé à l'intérieur, et l'autre main qui appuie fortement sur les deux côtés de mon ventre, pour "reproduire la douleur des ligaments utéro-sacrés".

Je me suis mordue la joue.

Pourquoi je n'ai pas hurlé ? Pourquoi je ne suis pas partie en courant ? Pourquoi ?

Parce que j'avais espoir que cet homme me dise "vous avez ça, on a trouvé, on va avoir la solution". C'est tout. Voilà pourquoi je suis restée.

Il a confirmé son diagnostic : les ligaments utéro-sacrés sont touchés. Il va falloir opérer. Mais c'est risqué. De même qu'il va falloir enlever le col, mais c'est risqué puisqu'il est collé, imbriqué dans ma vessie.

Sauf avec un interrogatoire correct, il aurait probablement eu la même conclusion.

Attention, je ne l'accuse pas LUI. Ce que je regrette, ce sont ces pratiques d'un autre âge, d'une autre époque, absolument inhumaines et donnant lieu à des souffrances que personne ne peut imaginer....en 2021.

Je suis SORTIE DE MON CORPS pour ne plus vivre cette douleur absurde qu'il voulait "voir".

ça existe encore.

Parce qu'après, et c'est là le plus terrible au fond, il a été d'une gentillesse réelle. Il m'a aidée à me relever, il a cherché des solutions, il m'a accompagnée, vraiment.

Mais ces pratiques violentes n'ont pas lieu d'exister. ça me reste dans la tête, j'y pense tout le temps depuis. C'était inhumain et non fondé.

Je suis sortie sonnée, ébétée, incapable de parler. Je voulais que quelqu'un me prenne dans ses bras et en même temps que personne ne me touche. Je sais qu'au fond, tout cela aidera pour l'opération à venir, mais je sais aussi qu'il y avait forcément des tas d'autres solutions, des tas d'autres façons de procéder.

Preuve de ces méthodes violentes : j'ai des bleus .....

ça existe encore

Et comment, et à qui en parler ?

Je n'écris pas pour faire justice, pour dénoncer un homme. Mais pour dire que le combat de Martin Winckler et Baptiste Beaulieu contre les violences médicales ont encore de beaux jours devant eux.

ça existe encore.

ça existe encore.

Cette violence, cette inhumanité, ça existe encore.

J'ai d'autres examens à passer. Je ne ferai plus confiance au corps médical. Je n'irai pas détendue. Je risque même d'avoir envie de baffer la première personne qui me dira de me détendre, d'arrêter de stresser. Et comment réagir autrement ?

ça existe encore.

Son poing enfoncé. Son autre main appuyant à fond sur mon ventre.

ça existe encore.

Je n'ai pu en parler à personne. Non pas que j'ai honte. Quoique, je me veux de ne pas être partie, de ne pas avoir crié. Mais je voulais qu'il m'aide, qu'il trouve une solution à ces douleurs qui me rongent depuis mi-janvier. A cette dégringolade que je ne maîtrise plus et qui impacte ma vie entière.

Fallait-il vraiment un tel examen pour être sûr que les ligaments étaient enflammés par l'endométriose ? Je suis persuadée que non.

ça existe encore.

Je n'irai pas la tête haute à l'IRM, parce que j'aurai la peur au ventre. Et avec raison.

Et aucune, aucune solution pour que cela se passe sereinement, parce qu'à présent je sais, et de façon sûre, que ça existe encore.

Avec le reste d'une des grosses pelotes utilisées pour mon poncho, j'ai décidé de tricoter un gilet doudou pour Clémence.

J'ai trouvé un patron gratuit sur ravelry, et je l'ai tricoté en 5 jours !

ça ne se voit pas sur la photo, mais c'est très très doudou :

Il s'agit de coton, parfait pour la mi-saison :

Il me reste encore de quoi tricoter quelque chose, il faut que je trouve quoi.

J'ai tricoté des chaussettes à paillettes pour Clémence. Elle aussi a le droit d'avoir des paillettes dans sa vie, ah ah !

J'ai suivi le patron Des Petits Petons de Tisserin Coquet. Cette fois j'ai choisi le modèle D :

J'ai tricoté une taille 6-9 mois....ça passe si vite !

Il s'agit d'une pelote de coton achetée il y a très longtemps sur un vide grenier. J'avais utilisé toutes les autres dans un pull pour moi, il me restait celle-ci. Enfin une partie, puisque j'avais utilisé cette pelote pour les oeufs et lapins de Pâques. On ne voit pas très bien les paillettes, il faudra me croire !

Avec les derniers grammes, j'ai crocheté quelques carrés et ronds démaquillants :

Et hop, plus de restes !

Quelle histoire ce gilet !

J'avais les pelotes de Gilliatt couleur baleine depuis plus d'un an. Je savais que je voulais tricoter un ouvrage en incluant le kit arc-en-ciel en Gilliatt avec. Il existe un patron qui est créé pour. Il s'appelle Un Grand arc-en-ciel. Il est très joli, mais l'encolure ne m'allait pas du tout. Alors j'ai cherché, cherché, jusqu'à ce que je me dise qu'au fond, je n'avais qu'à reprendre un patron que je maîtrise bien, qui correspond bien à la Gilliatt telle que je la tricote, en modifiant un peu pour y inclure les rangs de couleurs. Donc j'ai repris le patron du Mariechen, qui est parfait, et que j'ai laaaaaaaargement rentabilisé puisqu'il s'agit de ma 4è version ! Je l'ai simplifié au maximum, tout en rajoutant deux mini-torsades sur les côtés. C'est la première fois que je modifie autant un patron, je suis fière !

Il m'a fallu 3,5 pelotes, ce qui est peu. J'ai pioché dans les boutons achetés chez Noz, et voilà !

Non seulement j'aime l'écriture de Delphine de Vigan, mais le thème abordé ici m'intriguait. Alors je l'ai lu presque dès sa sortie :

352 pages, paru en mars 2021

On suit les histoires parallèles mais différentes de Mélanie et Clara.

Toutes les deux ont le même âge, toutes les deux avaient 17 ans lorsque sont apparues les premières émissions de téléréalité, notamment le Loft. Sauf que l'impact sur elles a été radicalement opposé.

Chez Clara, qui a grandi dans une famille "réac", la téléréalité a été expliquée, décortiquée....et bannie. Clara s'engage dans la police et est une très bonne inspectrice.

Chez Mélanie, l'impact est considérable. Pour elle, cette forme de célébrité rapide devient le St Graal et elle fera tout, absolument tout, pour y parvenir. Après un premier échec qui la marquera, elle créé sa propre chaîne Youtube après la naissance de ses enfants, et parvient à un succès phénoménal. Sammy et Kimmy, qu'elle met en scène à longueur de journée, ont leurs abonnés, leurs sponsors, et rapportent des millions à leur parents.

Sauf qu'un jour, à la suite d'une partie de cache-cache avec les enfants de leur résidence, Kimmy disparaît subitement. Sammy est dévasté, il n'a pas assez veillé sur sa petite soeur de 6 ans. Alors qu'il n'en a que 8....

Mélanie et Clara vont donc faire connaissance avec ce drame terrible.

De multiples sujets sont abordés ici : l'image, le succès, la mise en valeur avec tous les risques encourus, l'exploitation commerciale et humaine des enfants, le travail dissimulé, l'épuisement de ces enfants, les conséquences à court et long terme.

Un roman passionnant, parfaitement plausible malheureusement, qui met en lumière un aspect méconnu mais évident du succès de ces enfants stars, avec un regard neutre, qui laisse tout loisir au lecteur de se forger sa propre opinion. Je ne regarde pas ces vidéos et franchement,  après cette lecture, ça me conforte dans mon idée !

Lisez-le, c'est aussi effrayant que réaliste !

J'ai coupé dans mes précieux tissus Odile Bailloeul ! Si si !

Je n'avais pas trop le moral, marre d'avoir mal, alors j'ai pensé que ce serait une bonne idée. Mais pourquoi est-ce si difficile de couper dans les beaux tissus ? On ne les achète pas pour les garder dans un tiroir pourtant !

Si vous avez l'explication, je prends !

Donc j'ai coupé une belle trousse pour ranger le Tens, les médicaments et autres huiles essentielles. Je les rangeais dans une pochette à tricot de taille 1, trop petite, et ça débordait. Alors zou !

L'intérieur est aussi cousu en tissu Odile Bailloeul, tant qu'à faire :

Au final je suis vraiment vraiment contente et couper puis coudre ces tissus (quelle qualité !!!!) m'a fait beaucoup de bien !

ça donnerait (presque) envie de couper dans les autres beaux tissus !