C'est un livre très fort :

272 pages, paru en août 2021

Anne est pharmacienne. Elle en est fière, très fière. Mariée à Hugues, ils ont un fils, Léo, qui est en terminale. Ils habitent une belle maison avec piscine. C'est une image de bonheur parfait, qui va subitement voler en éclat un samedi de canicule.

Léo est arrêté pour violence envers un policier.

Et tout bascule. Le bel univers d'Anne, le bonheur affiché, tout s'envole brutalement !

Derrière la façade, on découvre peu à peu une terrible histoire, celle d'Anne.

Certes elle a "une situation", certes, elle a une belle maison, mais elle a subi une adolescence abominable et la livre peu à peu, entre les visites à Léo au parloir, les rumeurs, les lâchages des faux amis et l'organisation à trouver pour sauver son fils.

Un roman qui se lit d'une traite si on peut, presque en apnée, et au final extrêmement bien amené et émouvant.

Un roman très dur aussi, mais avec une écriture fine et piquante, une histoire très forte.

On n'en sort pas indemne.

A lire !

Gérard Collard était tellement emballé par ce roman, que j'ai suivi son conseil :

304 pages, paru en août 2021

Clémence est mariée à Cédric. Ils ont 3 garçons. L'adjudant Cédric Delmas fait partie des Forces Spéciales. Clémence sait peu de choses sur ses activités.

Il est parti en mission depuis 2 mois lorsque Clémence voit débarquer le supérieur de Cédric et des collègues à lui : elle sait déjà ce que cela signifie. Cédric est mort.

Comment l'annoncer aux enfants ? Faut-il l'annoncer d'ailleurs ?

Il n'est pas mort seul. Ils étaient 5 en tout. 2 rescapés.

Clémence tombe dans une sorte de torpeur. Elle analyse tout : les comportements, les odeurs, les bruits. Elle tient, pour ses enfants. Le récit est affuté, précis. On est avec Clémence, dans le brouillard des informations qu'elle reçoit, des liens avec les autres veuves, avec les collègues, les journalistes. Une plongée dans le monde de l'armée. Avec de petites choses qui m'ont dérangées, des détails, mais rien d'important.

Gérard Collard avait raison : ce livre est une pépite dont on re ressort pas indemne. J'aurais aimé pouvoir le lire d'une traite ! A lire donc !

Oh quel roman !

512 pages, paru en août 2021

En 2003, Anne reçoit une étrange carte postale. Elle est adressée chez elle, mais au nom de sa grand-mère Myriam. C'est une énigme pour elle. Elle en parle à sa mère Lélia, mais celle-ci n'en fait pas cas et la carte postale est rangée dans un tiroir, puis oubliée.

En 2013, Anne revient dessus, elle a besoin de savoir de comprendre. Qui sont ces 4 prénoms ? Pourquoi n'y a-t-il rien d'autre sur la carte ?

Lélia raconte alors à Anne ses années de recherches. Ephraïm et Emma étaient les parents de Myriam, Noémie et Jacques sa soeur et son frère. Ils sont portés "disparus" comme on disait alors. La vérité est qu'ils étaient juifs et ont fait partie des milliers de personnes exécutées froidement pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pas de sentiments, pas de remords de la part de ceux qui ont aidé à cette épuration massive.

Lélia a réunis des dizaines de documents, remonté le temps, jour après jour. Un travail de fourmi.

Myriam est donc la seule survivante de sa famille. Pourquoi ? Comment a-t-elle échappé au massacre de sa famille.

L'écriture nous emporte parce qu'on y découvre des points de vue inédits : qui étaient ces personnes exterminées, et qui n'ont eu aucune chance d'en réchapper ? Qui ont été les petits maillons d'une chaîne abominable ? On comprend qu'il y a eu un travail terrible qui a influencé toute la population française. Et puis il y a eu l'inverse : les petits gestes, les gens bien intentionnés qui ont sauvé des vie.

C'est un roman vraiment passionnant, qui explore des thèmes rarement décrits, avec une grande bienveillance.

A lire absolument, à faire lire aussi !

Évidemment, c'est une adaptation, donc il manque des éléments par rapport au roman. Les deux sont complémentaires. Il est intéressant de mettre des images sur ce que l'on imagine en lisant l'histoire.

Le fil rouge reste identique : l'internement abusif des femmes au 19è siècle. Ici, l'héroïne voit les morts, sans le chercher. Ils s'imposent à elle. Elle peut échanger avec eux. Elle s'est tue longtemps mais le jour où elle se décide à en parler, elle signe son internement par son père. Trahie par sa grand-mère, qui a pourtant eu la preuve qu'elle ne ment pas, trahie par son frère, elle ne baisse pas les bras. 

Elle est la voix de toutes celles qui se taisent, toutes celles qui passent leur vie enfermée pour de mauvaises raisons. Elle refuse de se soumettre à une société patriarcale. Elle est trop en avance sur son époque malheureusement.

Il me tarde de voir l'adaptation cinématographique du roman !

J'avais beaucoup aimé le roman, alors j'ai acheté la BD :

Après la catastrophe du Jaenada, il m'a été difficile de retrouver un roman qui m'emballe. Et puis.

Et puis je suis tombée sur le magnifique :

573 pages, paru en 2018, existe en poche

Je suis plus tombée dedans que dessus d'ailleurs !

3 femmes, 3 destins, 3 histoires...

Elles ont à peu près le même âge, elles sont jeunes, et la guerre va les impacter de façon très différente.

Caroline est bénévole au Consultat de France aux États-Unis. Elle travaille énormément. Son but est d'aider au maximum les petits orphelins français, en envoyant des colis de  produits de première nécessité dans les orphelinats. Sa mère, française, est aussi investie, puisqu'elle coud de petits vêtements chauds. Lorsque la guerre est déclarée, Caroline va devenir encore plus importante, même en étant à des milliers de kms.

Kasia est polonaise, d'origine allemande. Lorsque son pays est envahi, elle s'engage dans la résistance, et c'est lors d'une opération qu'elle se fait arrêter. Son arrestation entraîne malheureusement l'arrestation de sa mère, de sa soeur, d'une amie. Elles sont emmenées à Ravensbrück, dans des conditions épouvantables. Elle et sa soeur vont subir les expériences abominables effectuées sur des prisonnières. Ravensbrück est le seul camp d'internement exclusivement féminin. Kasia porte la culpabilité considérable d'avoir embarqué sa famille par ses actions dans la résistance.

Herta est allemande, fière d'être aryenne, fière d'être médecin mais dans un monde d'hommes. Elle n'a pas pu exercer comme elle le souhaitait, et prend son poste de médecin à Ravensbrück avec une immense fierté. Elle sera une des médecins amenés à pratiquer des expériences atroces sur des femmes qui seront appellées "les Lapins de Ravensbrück", avec des séquelles terribles.

Elles ne se connaissent pas, mais leur destin va se retrouver lié par la guerre.

On croise un peu d'hommes, forcément. L'amoureux de Caroline, celui de Kasia. Mais ils ne sont pas les héros principaux.

C'est un pavé mais qui se lit avec passion, parce que l'écriture porte ces portraits de femmes et nous marque profondément. Les portraits ne sont pas lisses : Caroline est tellement emportée par la mission qu'elle veut remplir, qu'elle oublie parfois de prendre vraiment soin des femmes qu'elle souhaite pourtant aider. Herta est une vraie nazie, elle y croit, elle adhère, et ne comprendra jamais en quoi ses expériences ont été terribles et inacceptables. Kasia, marquée par l'internement de sa famille et les mutilations subies, révèle un caractère dur et incompréhensible par moment. Pas de misérabilisme, pas d'apitoiements. Le récit explore les caractères de chacune, tel qu'il est vraiment. Et c'est rare !

On les suit un peu avant la guerre, beaucoup pendant, pas mal après. Parce que si la guerre s'arrête en 1945, les conséquences vont perdurer bien au-delà.

Inoubliable, merveilleux ! Notez-le pour Noël !

Alors là, comment dire ?

Je me suis pris les pieds dedans....

752 pages, rentrée littéraire 2021

J'avais tellement aimé La Serpe !

Et bien là....je me suis perdue. J'ai tenu, 300 pages, et j'ai lâché.

Je me suis pris les pieds dans le tapis !

Philippe Jaenada a pourtant cette fantastique écriture, où il creuse (trop ?) minutieusement un sujet, il dépouille tout, presque millimètre par millimètre, pour tout comprendre.

Sauf que je me suis vraiment perdue.

Cette fois, nous sommes en 1964. Un petit garçon de 11 ans est enlevé un soir à Paris. Il est retrouvé mort.

Commence alors une histoire dans l'histoire : le meurtrier inonde les médias, mais aussi les parents du petit garçon, de lettres, d'explications hasardeuses et qui se contredisent, d'insultes, et de menaces.

L'étrangleur, c'est ainsi qu'il est appelé, finit par être arrêté. C'est un jeune infirmier sans histoires.

Philippe Jaenada décortique tout....et moi j'ai arrêté !

A vous de lire, ou pas, pour vous faire votre propre opinion !

Un échec, ça arrive, ce n'est pas grave, il y a tellement de romans à lire et découvrir !

J'ai été vraiment emballée par ce court récit, lu en une soirée :

128 pages, paru en 2015

Nous sommes en 1887, car ce récit a été écrit et publié à cette date.

Nellie Bly est engagée dans le journal New York World, Nellie a une mission : se faire interner dans un asile pour rédiger un reportage. Certainement le premier reportage d'investigation ! Elle doit d'abord se faire passer pour folle, ce qui ne sera pas très difficile au regard de la considération de la société envers les femmes. Elle se retrouve alors enfermée 10 jours dans un asile : le Blackwell's Island Hopital. Elle y découvre les terribles conditions d'enfermement de ces femmes, loin d'être toutes handicapées. Malnutrition, froid permanent, sévices nombreux des infirmières et médecins, Nellie raconte sans rien oublier.

Le récit est glaçant, parce que réel ! Sortie de cet enfer, elle publie son aventure épouvantable dans le journal. Non seulement elle sera crue (un exploit non ?) mais elle permettra d'améliorer les conditions de vie des femmes qu'elle a cotoyé : 1 million de dollar sera ainsi alloué à l'hôpital pour changer la situation !

Nellie est courageuse et investie, elle dénonce ce que beaucoup savaient mais sans jamais réagir. Elle a fait bouger les choses et c'est incroyable à cette époque.

A lire pour votre culture, parce que malheureusement, cela a vraiment existé...

Aucune lassitude avec cette saga :

354 pages, paru en 2019

J'ai retrouvé avec joie Max et ses bourdes dans les sauts dans le temps.

Le roman commence fort avec une rencontre avec Isaac Newton, qui évidemment va mal tourner.

Puis on continue à Troie. Max veut vérifier le mystère du cheval de Troie, assister à l'affrontement mythique entre Achille et Hector et comprendre comment une telle cité a été détruite. C'est une mission longue, où elle va devoir choisir sur bien des points...quitte à se perdre elle-même.

On termine en beauté avec la bataille sanglante d'Azincourt.

Entre ces grands évènements historiques, Max a une vraie vie. Compliquée, encore plus compliquée par les voyages dans le temps et les paradoxes temporels à éviter....quoique, certains paradoxes peuvent permettre des changements, voire donner une seconde chance.

J'aime les descriptions si précises, que non seulement on perçoit parfaitement les décors historiques, mais aussi l'ambiance, les odeurs, le ressenti ! Aucune déception dans la lecture de ce 3è tome.

J'ai très envie de poursuivre avec le tome 4 mais la rentrée littéraire est là, avec ses nombreuses tentations ! Ah là là !

J'avais tellement, tellement envie de lire ce roman !

400 pages, paru en 2019, existe en poche

Alice quitte tout : sa vie, son appartement, son métier à Londres, et débarque à Paris avec son chat David.

Pourquoi Paris ? Elle ne le sait pas vraiment. Elle a besoin de cette coupure nette avec sa vie d'avant, où on comprend qu'un drame est arrivé. C'est son seul moyen de survivre, elle ne voit pas d'autre solution. Elle se fait embaucher un peu par hasard dans une toute nouvelle start-up. L'idée du créateur un peu fou est de créer une application qui permettrait de réunir les chaussettes orphelines dans le monde. Il y croit à fond et entraîne avec lui l'équipe qu'il vient de construire ; des personnes cassées par la vie et que l'entrain de leur chef va gagner petit à petit.

Alice sort un peu, à peine, d'une grave dépression. Elle consulte une psychologue et sur ses conseils, commence à rédiger un journal, que l'on découvre en alternance des chapitres sur sa nouvelle vie. Elle y raconte son enfance, avec sa soeur non désirée par ses parents, arrivée 10 mois après elle. Scarlett est une petite fille qui n'a pas de place, qui tente de s'en construire une à force de travail acharné. Scarlett veut devenir chanteuse et s'en donne les moyens.

Et petit à petit, c'est Scarlett qui domine dans cette fratrie étrange, où Alice a toujours eu la préférence affichée de sa mère.

Alice est pleine de tocs. Elle replace les objets, tout doit être carré, droit, maîtrisé, ça l'aide.

Mais elle devra aussi laisser tomber ses manies, ses barrières (elle ne veut plus nouer le moindre contact avec qui que ce soit) pour prendre part à la start-up. Elle est chargée de surveiller les comptes et ce n'est pas une mince affaire !

On se dit en lisant qu'on voit très bien où l'autrice va nous mener. C'est plié, du tout cuit et....pas du tout.

Sous couvert d'humour, l'écriture est terriblement sensible et juste. Les mots résonnent, l'auteure nous touche, forcément, parce que l'analyse des sentiments est magnifique ! La tristesse, la culpabilité, la résilience ou non, la place des uns et des autres, la bienveillance, la joie....

Retenez le titre : c'est un excellent cadeau de Noël !

Et en attendant décembre, dévorez-le !!!!

J'ai dévoré celui-là !

332 pages, paru en 2018

Les visites dans le passé continuent pour l'Institut de St Mary.

On retrouve Max (promue directrice du Département d'histoire) et son équipe et ça démarre très fort avec une rencontre en plein Londres pour découvrir qui est Jack l'Éventreur !

L'ambiance est parfaitement retranscrite, j'avais froid dans le brouillard d'hiver de Londres.

Ensuite Max va essayer de comprendre ce qui s'est passé en Écosse avec Marie Tudor et c'est passionnant.

En fil rouge, la lutte contre le méchant Clive Ronan, qui réapparait ponctuellement, à chaque fois que l'équipe croit l'avoir neutralisé. C'est une course contre le temps mais également dans le temps. Il faut le neutraliser sans que cela influe sur l'histoire future. D'ailleurs, l'équipe se rend dans son propre futur !

Une seule chose me dérange : on ne connait pas la date du futur dans laquelle ils se rendent. 50 ans ? 100 ans plus tard ? On ne sait pas. ça ne change strictement rien au déroulé du récit, mais j'attendais une date.

Je vais continuer la lecture de cette saga si prenante et qui me met dans une bulle déconnectée de tout.