Oh quel roman !

544 pages, paru en 2020

Je l'ai acheté pour deux raisons : la recommandation très emballé d'un de mes libraires, et parce que c'est un livre paru chez Monsieur Toussaint Louverture.

Et pourtant ! C'est une histoire....de lapins. Oui oui, de lapins. Des lapins qui parlent, qui réfléchissent, se battent, survivent....franchement, j'étais sceptique, mais vraiment sceptique. Et j'ai eu la même attitude que les 55 millions de lecteurs (si si !) : je suis carrément tombée dedans et j'en aurais vraiment pleuré quand je l'ai terminé ! La lecture est parfois drôle, parfois  dure, le plus souvent tellement prenante que le temps défile. Gros plus non négligeable : on apprend énormément sur les lapins.

Hazel vit dans une garenne classique, avec un grand chef, les sous-chefs, une horde très organisée. Il a un petit frère, Fyveer, lapin chétif doté d'une intuition incroyable.

Et Fyveer a "vu" que la garenne va être décimée, que tous vont mourir.

D'abord Hazel ne le croit pas. Toute leur vie est tellement organisée que c'est impossible !

Et puis, petit à petit, il croit son petit frère. Mais comment convaincre des dizaines de lapins de quitter leurs terriers pour l'inconnu ?

C'est donc une petite troupe réduite qui quitte le nid et part à la recherche de l'endroit idéal pour se poser.

Il va y avoir des tas d'aventures, des tas d'histoires, et on se surprend à intégrer très naturellement un vocabulaire qui ne l'est pas : farfaller, horda, etc...

Vous voulez vous évader ? C'est absolument parfait ! Tellement parfait ! Plongé dans ce roman, je vous garantis que vous oublierez tout ce qui vous entoure et que quitter Hazel sera extrêmement difficile !

Une grosse surprise :

416 pages, paru en avril 2023 en poche

Une grosse surprise parce que lorsqu'une amie me l'a prêté, je suis restée mitigée : un roman policier espagnol ? Euh ....

Et en fait bim!, je suis tombée dedans et je l'ai descendu en 48h ! Il faisait partie de la sélection d'été présentée par les libraires en juin, mais tellement oui !

Nous sommes donc en Espagne, dans la région de Terra Alta.

ça démarre direct avec deux meurtres terribles de deux personnes très âgées. Elles ont été torturées. Pourquoi martyriser des personnes de plus de 90 ans ? L'argent ? Il ne semble pas, même si la chambre est retournée, que des valeurs aient été dérobées.

Le couple Adell était le plus riche du coin. Ils possédianet une usine de papier florissante, la moitié de la ville : une énorme fortune.

Est-ce que cela a un lien avec leur assassinat ?

Plus d'une quarantaine de policiers sont mandatés pour enquêter, dont Melchor, qui n'est pas un policier comme les autres.

Il a été affecté là il y a 4 ans, il y a rencontré une femme dont il est fou amoureux, ils ont une toute petite fille, Cosette.

Pourquoi Cosette ? Parce que Melchor a lu, relu, et relu et relu Les Misérables des tas de fois, et que ce roman lui a permis de sortir avec panache de sa 1ère vie. Et pourtant il était mal parti !

Alternent des chapitres sur l'enquête en cours et la vie passée et actuelle de Melchor et les pages défilent et défilent !

Un très très bon Jodi Picoult :

450 pages, paru en mai 2023

On replonge en 2020. Covid, confinement, mais une histoire qui m'a cueillie !

Diana est très très organisée. Tout est prévu dans sa vie : elle a fait des études en lien avec sa passion (dessiner), a décroché un boulot de rêves à ses yeux (elle est collaboratrice chez Sotheby's), elle a un petit ami formidable (Finn, interne en chirurgie).

Ils ont prévu un voyage incroyable aux Galapagos quand le covid arrive.

Finn est réquisitionné dans son hôpital à New-York pour soigner les malades de réanimation mais, avant que les frontières ne soient fermées, il demande à Diana de partir malgré tout. Là-bas, isolée de tout, elle sera en sécurité.

Ah ça pour être isolée ! Son hôtel est fermé, pas de connection internet, elle n'a jamais réussi à récupérer sa valise....la totale.

Loin de tout, sur une île paradisiaque mais déserte, elle doit sortir de sa routine si bien huilée et se confrontée à elle même.

Si vous vous dites comme moi que ça paraît un peu gnan-gnan, détrompez-vous !

J'ai été surprise que cette autrice nous embarque dans cette histoire. Jusqu'à ce que je fasse "oh mais wow !!!" avec la seconde partie.

Pas question d'en dire plus !

A lire à lire, pour sortir de notre monde si terrible et s'évader !

C'est un livre à lire absolument par tout le monde !

288 pages, paru en 2021, n'existe pas en poche

Lors d'une rencontre avec Guillaume Meurice, pour le livre les Écoptimistes, Dorothée Moisan était présente.

Elle avait mentionné son livre "Les Plastiqueurs".

Je l'avais réservé à la bibli. J'ai attendu un moment (je ne suis jamais pressée, ce ne sont pas les lectures qui manquent !) avant de l'avoir. J'ai aussi attendu un peu avant de le lire, je savais que je serais énervée.

Oh que oui ! Il ne s'agit pas d'un roman, ça ne se lit pas d'une traite, en revanche, TOUT LE MONDE devrait le lire ! Les chiffres sont sourcés, les études nombreuses et on comprend beaucoup, beaucoup de choses qui nous informent sur notre quotidien.

On est TOUS concernés, TOUS impactés. Je sais en plus que toutes ces microparticules, ces perturbateurs endocriniens, se fixent sur les lésions d'endométriose. En plus donc.

On prend conscience de tellement de choses avec ce livre !

Oui, c'est énervant. Très. Mais faut-il pour autant se voiler la face, ou chercher à agir ?

Je préfère agir. Je vous avoue que depuis, je vois beaucoup beaucoup plus tous les plastiques qui m'entourent.

Comme pour le reste, je vais agir petit à petit : remplacer et virer TOUS les contenants en plastiques par des contenant en verre.

Je n'en citerai qu'un : je ne consomme plus du tout de sucre blanc raffiné, depuis des années. A la maison, il n'y a plus que du sucre de coco et du sirop d'agave. Impossible de trouver du sirop d'agave dans un autre contenant qu'un flacon en plastique. J'ai fini par trouver du sirop d'agave en pot en verre. Sauf que ce n'est pas pratique. Et que si je le transfère dans un flacon-pompe en plastique, c'est stupide ! Alors il faut que je trouve un autre système, en verre. Je crois en moi ! Le plus dingue, c'est que le sirop d'agave en pot en verre coûte moins cher au kilo/litre, qu'en flacon en plastique.

Idem pour les pots de yaourts. Je suis passée complètement aux pots en verre, si possible de grande contenance. Et en plus, ça coûte carrément moins cher qu'en pot en plastique ! Parce que quand vous saurez le nombre de cochoncetés qu'on ingère avec les pots en plastique, soit-disant recyclables, vous chercherez aussi, je n'en doute pas, d'autres formes de consommation !

L'autrice parle aussi des filières de recyclages, où on se fiche vraiment de nous. Vraiment !

Il est temps d'agir, il est temps que les industriels arrêtent de faire peser sur les consommateurs la pollution générale. C'est à eux de prendre des mesures, et pas dans des années. MAINTENANT.

Honte aux producteurs de cannettes (là aussi, évitez, évitez !).

Et surtout ne croyez pas que ça va vous revenir à plus cher. Vraiment non !

Le seul problème, c'est le poids. Mais franchement, notre santé, celle de nos enfants, celle de la planète, vaut le coup de porter des courses plus lourdes.

On est entourés de mensonges. J'ai été très énervée de lire que le discours moralisateur (et atrocement pollueur !) sur les masques jetables, provenait DIRECTEMENT des plastiqueurs ! Les masques en tissus étaient et sont fiables et ne nous font pas respirer de polluants divers ! J'en veux pour preuve ma paralysie faciale provoquée par des substances d'un masque soit-disant fiable mais jetable....

C'est en étant nous acteurs que les gros industriels et les plastiqueurs devront évoluer.

Bien-sûr, vous allez me dire "on le sait". Je vous assure que non. On est loin, très loin de se douter à quel point les industriels manipulent la société entière.

Un grand bravo à une journaliste courageuse et de grand talent ! Et, évidemment, un grand merci !

Un très bon Valentin Musso !

320 pages, paru en mai 2021, existe en poche

Nina Kircher est une femme d'une soixantaine d'années. Elle passe des vacances dans le sud de la France, dans un hôtel de luxe. Veuve d'un photographe extrêmement célèbre, elle peut se le permettre. Elle doit retrouver ensuite sa belle-soeur, avec laquelle elle a toujours été très proche.

Mais elle quitte soudain la piscine, suit un inconnu....et le poignarde sans raison apparente.

Puis elle devient muette, totalement muette et personne ne parvient à comprendre et encore moins expliquer son geste.

Rien ne semble la relier au vieille homme qu'elle a poignardé.

Son fils Théo, décide de mener l'enquête de son côté. Pourquoi sa mère a-t-elle décidé de commettre un tel acte ?

Il n'a jamais été proche d'elle. Il est lui aussi photographe, mais vit dans l'ombre et le souvenir de son père. Il vient de monter une exposition qui connaît un grand succès, à partir des photos retrouvées de celui-ci. Son frère Camille le lui reproche beaucoup.

C'est une vie de famille difficile : Théo n'a apparemment jamais été aimé par sa mère, avec laquelle les relations sont très tendues, et il ne parvient pas non plus à se rapprocher de son frère, artiste maudit, dépendant de beaucoup de substances, avec qui la discussion est impossible.

Et pourtant, Théo décide de partir en quête de l'explication. Il ira jusqu'en Suisse et.....

Ah non hein, je n'en dis pas plus ! Sauf qu'on est surpris jusqu'à la dernière page !

C'est un Valentin Musso différent des autres. Ici une grande partie de l'intrigue repose sur des faits historiques terribles qui se sont passés en Suisse dans les années 1960.

Franchement, ne passez pas à côté !

Un très bon Katherine Pancol :

752 pages, paru en avril 2023

Bon, très honnêtement, j'ai eu du mal à rentrer dedans. Parce que nous sommes ici dans le milieu viticol. Non seulement, je ne le connais pas du tout, mais en plus, ça ne m'intéresse vraiment pas.

Assez vite, c'est l'histoire qui prend le dessus, et pas le contexte géographique et professionnel. Heureusement, parce que sinon j'aurais abandonné

J'ai trouvé du bon, et du moins bon.

Muriel a deux enfants : India (10 ans) et Louis (8 ans 1/2). Née dans une très riche famille viticole bordelaise, elle a tout plaqué 15 ans plus tôt pour suivre Lewis, simple journalier et n'a plus jamais recontacté sa mère Aliénor, ni son frère Ambroise. C'est pourtant à lui qu'elle décide de confier ses enfants suite à un accident de voiture où son second mari décède.

India et Louis se retrouve immergés dans une famille qu'ils ne connaissent pas, dont ils ignorent les codes, et où tout le monde se vouvoie. Ils vont secouer tout ce petit monde et faire voler les secrets en éclat.

Alors : ça va vite, pas de temps mort, on ne s'ennuie pas. Mais ça part dans tous les sens par moment et il m'est arrivé de devoir vraiment réfléchir pour retrouver le fil ou bien qui était qui !

Le roman se lit bien, on ne sent pas passer les 750 pages. J'ai bien aimé, sans que ce soit un coup de coeur.

J'aurais aimé que le personne de Muriel soit plus approfondi.

Certaines réactions des enfants sont en décalage avec leur âge. Je veux bien qu'ils soient très intelligents et vifs, mais ils sont encore petits.

C'est un bon cru (restons dans le vocabulaire du roman !) mais pas une exception. Avec la fin, il me semble qu'il y aura une suite, mais je me trompe peut-être.

Un gros roman idéal pour l'été !

Je l'ai acheté en lisant l'avis du libraire sur une des couvertures :

288 pages, paru en août 2020 en poche

L'auteur est aussi le narrateur, il parle de lui, de sa vie, dans un style incroyable, poétique et léger.

Il a suivi des études littéraires, a travaillé dans le social, mais ne trouvait plus d'emploi. Alors, en suivant sa concubine en Bretagne, il décide de travailler coûte que coûte. Il s'inscrit dans une agence d'intérim et est engagé très rapidement dans une usine qui prépare des plats cuisinés à base de poissons ou de crustacés.

Le travail est rude, ingrat, sous payé, inhumain même. Mais il tient. Parce que cela lui permet de toucher un salaire, et il en a besoin. Les horaires sont très difficiles, il n'a plus de vie à côté.

Puis il se retrouve en abattoir, et c'est encore pire.

Je ne mange ni viande ni poisson. Alors je craignais de lire ce roman.

Mais quelle lecture ! Quel choc ! Je n'ai jamais rien lu de tel. Le style est incroyable, il raconte l'envers d'un décor qu'on n'imagine pas, et pourtant tout le monde est concerné. L'auteur relate chaque jour son rythme effréné, sans autre but que de recommencer la même mécanique le lendemain. Malgré tout il a énormément d'humour, ne lâche rien, surtout pas son envie d'écrire et d'en vivre, un jour. De quitter cet absurde monde du travail qui lui convient si peu. En même temps, à qui ça peut convenir ?

J'ai été désolée d'apprendre qu'il est décédé en 2021, à 42 ans,d'un cancer. Si jeune ! Trop jeune !

Il n'a jamais su à quel point son écriture est géniale. Il n'a pas su que son roman est incroyable et il aurait certainement eu une belle carrière. Une librairie porte aujourd'hui le titre de son livre "A la ligne", à Lorient.

Parce que c'est, c'était un grand auteur

Quel travail d'investigation !

400 pages, paru en janvier 2023

Alice Géraud a mené un énorme travail d'enquête et de regroupement dans ce livre.

Pendant 30 ans, un homme agresse et viole des femmes, toujours suivant le même mode opératoire : au lever du jour, en les étranglant et dans un même setcteur géographique, la petite région industrielle qui longe la Sambre, dans le nord de la France. Certaines iront porter plainte, d'autres pas. Certaines seront crues, d'autres non, et traitées de menteuses. Aux jeunes filles qui osent porter plainte, il leur sera opposé une volonté d'échapper à un contrôle scolaire !

Pourtant, un jour de 2018, ce type est arrêté. Il a sévi 30 ans ! 30 ans sans être inquiété, tranquille, détruisant des dizaines de vies. La plupart des victimes ne s'en remettra jamais.

Comment est-ce possible ? C'est en remontant les histoires des victimes, une par une, que la journaliste pose les faits : à l'époque, c'était sans importance, les femmes n'étaient pas crues, voire menacées si elles ne laissaient pas tomber.

J'ai aimé que l'autrice donne la plus petite part possible à ce monstre. Il apparaît rapidement entre deux chapitres, elle nous dit juste "il se marie", "il a son 1er enfant", etc. Il ne mérite pas plus.

Mais quelle société a pu laisser passer ces horreurs aussi longtemps ? Un minimum d'enquête aurait évidemment permis l'arrestation de ce type ! Dingue !

ça m'a beaucoup énervée, et en même temps, il faut savoir que ça a existé, et que ce traitement des femmes existe encore parfois.

Battons-nous pour que cela ne se rerpoduise plus jamais

Moi qui lit peu de BD, celle-ci m'a parue indispensable :

Parue en 2020, 144 pages

A la fin des années 1970, Nicole est une jeune documentaliste (noyée dans un monde d'hommes hyper patriarcal......ça m'a énervée, ah mais !) au Nouvel Observateur. Elle commence à s'intéresser au sort des femmes obligées d'avorter. Elles n'ont pas d'autre choix que l'illégalité, avec tous les risques encourus, tant judiciaires que physiques.

Petit à petit, elle s'implique, s'émeut et cherche des solutions. Comment alerter quand on est jeune, documentaliste, que les hommes n'ont ni respect ni écoute ?

Elle choisit de "faire un gros coup". Ce sera un scoop, en collaboration avec le Mouvement de Libération des Femmes : grâce au soutien sans faille de Simone de Beauvoir, des femmes très connues ou non vont signer le "Manifeste des 343". Celui-ci dit que oui, elles ont avorté. Que ce soit vrai ou non d'ailleurs. Peut-on incarcérer Simone de Beauvoir ou Catherine Deneuve pour cela ? Evidemment non, même si c'est illégal !

C'est un énorme coup médiatique, paru dans le Nouvel Obs le 5 avril 1971. De ce manifeste, on n'a retenu que la couverture satirique de Cabu dans le Charlie Hebdo, et les noms des femmes connues. Pas celui de Nicole, à l'origine de tout. Et pourtant, c'est cet acte sans précedent qui permettra à Simone Veil de lancer la loi dépénalisant l'avortement, adoptée en 1975.

Les auteurs de cette BD permettent de comprendre les évènements et de mettre enfin en lumière une petite documentaliste engagée et têtue !

A lire évidemment, pour votre culture générale !

J'avais trouvé ce roman, à l'état quasiment neuf, dans une boîte à livres :

304 pages, paru en avril 2021 en poche

Je remercie du fond du coeur la personne qui m'a permis de faire cette magnifique découverte/lecture

On est en 1837 en Virginie, dans une plantation d'esclaves. Mattie doit quitter son bébé de 3 mois en pleine nuit pour aller s'occuper de la petite fille des maîtres qui vient de naître : Elisabeth.

Entre Mattie et Lisbeth, se tisse un lien très particulier et complètement hors norme à l'époque. Elles vont s'attacher fortement l'une à l'autre, essayer de gagner une liberté très différente pour chacune, et surtout apprendre l'une de l'autre.

Aucune n'accepte son sort.

Les personnages sont très forts, très solides, et j'étais impatiente de les retrouver, même si le roman aurait pu être bien plus long !

J'ai souri, j'ai pleuré, tout au long de ces chapitres, de ces années qui défilent, des difficultés rencontrées par Mattie et Lisbeth. On sent qu'elles se sont mutuellement beaucoup apporté.

Le roman est très bien noté sur Babelio, et c'est mérité.

C'est un très bon roman à offrir aussi !