A la ligne
Je l'ai acheté en lisant l'avis du libraire sur une des couvertures :
288 pages, paru en août 2020 en poche
L'auteur est aussi le narrateur, il parle de lui, de sa vie, dans un style incroyable, poétique et léger.
Il a suivi des études littéraires, a travaillé dans le social, mais ne trouvait plus d'emploi. Alors, en suivant sa concubine en Bretagne, il décide de travailler coûte que coûte. Il s'inscrit dans une agence d'intérim et est engagé très rapidement dans une usine qui prépare des plats cuisinés à base de poissons ou de crustacés.
Le travail est rude, ingrat, sous payé, inhumain même. Mais il tient. Parce que cela lui permet de toucher un salaire, et il en a besoin. Les horaires sont très difficiles, il n'a plus de vie à côté.
Puis il se retrouve en abattoir, et c'est encore pire.
Je ne mange ni viande ni poisson. Alors je craignais de lire ce roman.
Mais quelle lecture ! Quel choc ! Je n'ai jamais rien lu de tel. Le style est incroyable, il raconte l'envers d'un décor qu'on n'imagine pas, et pourtant tout le monde est concerné. L'auteur relate chaque jour son rythme effréné, sans autre but que de recommencer la même mécanique le lendemain. Malgré tout il a énormément d'humour, ne lâche rien, surtout pas son envie d'écrire et d'en vivre, un jour. De quitter cet absurde monde du travail qui lui convient si peu. En même temps, à qui ça peut convenir ?
J'ai été désolée d'apprendre qu'il est décédé en 2021, à 42 ans,d'un cancer. Si jeune ! Trop jeune !
Il n'a jamais su à quel point son écriture est géniale. Il n'a pas su que son roman est incroyable et il aurait certainement eu une belle carrière. Une librairie porte aujourd'hui le titre de son livre "A la ligne", à Lorient.
Parce que c'est, c'était un grand auteur