Je ne crois pas qu'il soit possible d'être décue par un roman de Julien Sandrel :

300 pages, paru en mars 2023

Anna a 46 ans. Depuis ses 6 ans, elle a toujours dit qu'elle voulait aller dans l'espace.

Tout son entourage le sait, surtout son père, qui avait été très ému par la déclaration de sa fille sur l'estrade, le jour de la fête de l'école.

Mais la vie a fait que.

Anna est devenue médecin, a eu 3 enfants, a accompagné l'un d'eux, Mikael, dans son combat contre le cancer. Mikael a perdu, Anna a mis des années à s'en remettre. Mais elle lui avait fait la promesse de partir dans une fusée.

Sans rien lui en dire, ses enfants ont inscrite Anna aux sélections de la NASA. Et la réponse arrive pour son anniversaire : Anna est éligible.

Après avoir attendu ce moment 40 ans, elle panique !

Lors de ces sélections, elle fait la connaissance et intègre un groupe de préparation : les Extraordinaires.

Et sa vie va changer.

Je ne vous en dis pas plus, parce que c'est un roman sur l'espoir, la résilience, les promesses, surtout celles que l'on se fait à soi. Mais aussi les secrets !

Ce n'est pas un bonbon, c'est un paquet de bonbons !

198 pages, paru en février 2023

Ah mais j'ai adoré ! Complètement adoré !

Guillaume Meurice démarre fort, avec un mail l'insultant.Il nous explique alors tranquillement en quoi il ne sert à rien de s'énerver, en quoi on peut au contraire le détourner, le retourner.

Puis il poursuit, chapitre après chapitre : en quoi il vaut mieux être médiocre à l'école (ce qu'il a été), dans la vie, dans la société, dans l'économie en générale, et c'est un régal !

Au-delà d'un décryptage d'une société capitaliste absurde et qui va droit dans le mur, on réfléchit, on réfléchit forcément en lisant ces pages.

Et on rit aussi, forcément, parce que c'est Guillaume Meurice, et que l'exercice auquel il s'est prêté joyeusement est une désescalade de l'énervement que l'on peut ressentir lors de certaines situations.

C'est du vécu, c'est bienveillant, un bonheur à lire, il explique en quoi les privilèges, les attitudes de certains imbéciles les décrédibilisent au final.

Sous une approche légère, il parle de sujets au contraire très profonds.

Ne passez pas à côté ! C'est un livre qui fait du bien, vraiment !

Suite à la rencontre avec l'autrice, j'avais acheté ce livre :

288 pages, paru en février 2022, existe en poche

J'ai beaucoup aimé lire ce livre à chaque trajet en métro.

On a l'impression que les luttes des femmes pour obtenir des droits sont importantes à partir de 1969. L'autrice démontre qu'il n'en est rien. Les femmes ont toujours lutté, activement.

Elle démarre à la révolution française et nous explique, avec des récits, des documents, des citations, des chansons, des slogans, que les femmes luttent depuis très longtemps contre les inégalités, les discriminations. Avec des avancées, et actuellement de gros reculs impactants. Le livre se termine avec MeToo et ce que cela a changé dans la société.

Il faut constamment lutter contre les clichés (mis en place par ....les hommes) qui rabaissent les femmes qui se battent. Elles sont hystériques, elles crient, et j'en passe.

Ben voyons !

Mais elles ne lâchent rien, et c'est grâce à toutes ces femmes têtues que nous avons acquis des droits, même s'il reste encore beaucoup à gagner pour une véritable égalité.

L'autrice rejoint ici Julie Gayet : ensemble, on est plus fortes.

Un livre à lire pour sa culture générale, mais à faire lire aussi aux ados !

Aaaaaaahhhh j'ai enfin pu lire ce tome 2, toujours aussi drôle :

464 pages, paru en mars 2023

J'avais beaucoup aimé le tome 1, dans lequel l'avocat Björn Diemel se retrouvait à trucider des tas de gens "en pleine conscience. C'est terrible de se dire que c'est drôle ! Et pourtant c'est le cas, on rigole beaucoup.

Pour ce tome 2, Björn va faire la connaissance de son enfant intérieur, tout en continuant évidemment à gérer un quotidien très, très cahotique, et une vie familial qui part à la dérive.

Il a un prisonnier dans sa cave, Boris. Il joue double jeu (jusqu'à quand ?) entreles différentes mafias. Il se faufile, croise les doigts, prend des risques et ça passe.....parfois !

Parce que quelqu'un a découvert qu'il y avait un invité très spécial dans le sous-sol de l'école maternelle.

Et voilà l'aventure repartie de plus belle pour Björn, avec des situations où on ne peut s'empêcher de rire !

Un 3è tome devrait paraître à l'automne, j'ai hâte !

J'avais offert ce livre. Puis je suis retournée l'acheter pour moi. Puis une rencontre a été organisée Avec Dorothée Nouvian et Guillaume Meurice, et c'était génial !

192 pages, paru en février 2023

A l'inverse de l'éco-anxiété, Dorothée Nouvian a cherché à interviewer des gens optimistes malgré le contexte. Des gens qui bougent, se bougent, cherchent des solutions. Et l'échange était passionnant !

On devrait tous avoir un Guillaume Meurice dans sa vie !

Des hommes, des femmes, des jeunes, des plus âgés. Tous, à leur façon, refusent de se recroqueviller en attendant le pire. Tous ont trouvé leur moyen de sourire : tous sont devenus écomilitants.

Ce sont des témoignages, des actions, qui donnent de l'espoir, qui donnent le sourire et permettent de se dire qu'il y a des solutions. Parce qu'il y en a, n'en déplaise aux gros industriels qui cherchent juste à s'en mettre plein les poches en continuant en toute impunité à détruire la planète. Moins consommer, mieux consommer, s'engager, être ensemble, faire des choix, on peut, il faut se lancer !

Autre point commun de tous les intervenants : zéro domination masculine...ah tiens, on y revient....encore....

Oui, on ne dit plus patriarcat, mais bien domination masculine. J'y reviendrai dans d'autres articles. Je change, m'informe, cherche moi aussi à bouger les lignes.

J'ai eu l'immense chance de rencontre et échanger avec Julie Gayet pour la sortie de son (1er !) livre :

288 pages, paru le 8 mars 2023 (la date n'est pas anodine !)

Ce livre devait être un documentaire. Finalement, les témoignages seront écrits et quelle belle idée !

Julie Gayetne parle pas d'elle. Ou très peu. A la fois discrète et solaire, elle a choisi de mettre en lumière des femmes, des parcours, des causes, des vies.

Chaque chapitre commence par un petit bout de la vie de la comédienne, mais juste pour mieux parler de la femme (et un homme !) qu'elle a rencontré, avec qui elle a passé du temps, pour comprendre son combat et mieux en parler.

On trouve de tout : la féministe, celle qui se bat au quotidien contre l'endométriose, un gynéco qui reconstruit les femmes en Afrique (sauvagement mutilées dans les différents conflits), une femme qui sauve d'autres femmes de la violence conjugale, etc...

Je n'avais pas encore lu le livre au moment de la rencontre. J'en ai acheté deux : un pour Loïcia et moi, un pour ma kiné. Je considère que ma kiné a toute sa place parmi celles qui se battent pour les autres.

J'ai donc pu échanger un petit moment avec Julie Gayet et j'ai été vraiment émerveillée !

Je lui ai demandé pourquoi, étant donné qu'elle ne souffre pas d'endométriose, elle mène ce combat dingue (elle y consacre deux jours par semaine ! Mais QUI fait ça ? à part elle ?) ?

Elle m'a dit que le jour où elle a appris que 10% minimum de femmes étaient touchées, elle s'est immédiatement dit qu'elle se devait de se battre. Pour les autres. Pour celles qui en souffrent.

Elle a essayé de démarcher les laboratoires, pour la recherche. Personne n'a voulu la suivre. Si elle n'y parvient pas, qui pourra ?

C'était un très chouette moment, partagé avec Loïcia !

Lisez, offrez ce livre qui parle de femmes formidables, et qui prouve que oui, ensemble, on est plus fortes !

Un résumé qui m'intriguait vraiment beaucoup :

272 pages, paru en 2012

On suit une histoire très bizarre, avec une violence latente qui donne une ambiance étrange, qui met mal à l'aise.

Gil et Irene sont mariés depuis longtemps. Ils ont trois enfants. Ils sont issus tous les deux de tribus d'indiens d'Amérique du Nord, mais sont métis. Ce qui les a d'abord rapprochés.

Irene écrit, Gil peint. Il est devenu célèbre en peignant sa femme sous toutes les coutures, le plus souvent au détriment d'Irene : sans pudeur, sans dignité. Elle ne connait même pas tous les tableaux qu'il a peint d'elle.

On sent qu'elle est profondément malheureuse. Elle cherche à le quitter, en vain. C'est violent et cette violence se déroule sous les yeux des enfants, qui sont jeunes mais boivent déjà.

D'ailleurs, pour tenir, Irene boit. Beaucoup.

Elle tient un journal dans un carnet jour. Petit à petit, elle se rend compte que Gil a trouvé et lit ce journal, niant encore une fois la mince liberté qu'elle trouve dans l'écriture de ces pages.

Alors elle décide d'écrire un second journal, un vrai, un bleu, et de ne pas arrêter le rouge, mais au contraire : elle y ment, raconte des aventures imaginaires, pour que Gil finisse par la quitter.

Un roman sur la manipulation, la domination masculine, sans que jamais ça ne soit évoqué. Une lecture mitigée pour moi : même si je reconnais le tour de force de l'autrice, je ne suis pas vraiment à l'aise avec ce genre littéraire.

Un petit livre drôle :

266 pages, paru en mars 2023

Allie a 27 ans. Elle vient de rompre avec son petit copain. Elle est un peu perdue, un peu entre deux eaux. Pas terriblement au top moralement. Elle aime les garçons, les filles, les chats. Elle se persuade que sa vie ira mieux lorsqu'elle aura retrouvé Nour. Elle chattait avec lui pendant des heures, au tout début de MNS.

Son copain Max va l'aider dans cette recherche surréaliste. Une vraie enquête ! Mais pleine d'humour, de références au début des échanges par internet

Fanny Ruwet, l'autrice, est une jeune humoriste belge que je ne connais pas. En revanche j'ai passé un joli petit moment avec ce roman, même s'il ne s'agit pas d'un coup de coeur....et ce n'est pas grave !

J'avais plaisir à retrouver Allie, qui parle avec beaucoup de sensibilité de la bissexualité, du deuil, de la dépression, sans que ce soit jamais triste, au contraire.

Un livre que j'ai énormément vu passer au moment de sa sortie :

208 pages, paru en janvier 2023

Philippe Besson a choisi de raconter ce qui est trop souvent nommé un "fait divers" : un féminicide. Il a délibérément choisi des voix que l'on n'entend jamais, celle des enfants. Il a choisi également non pas une fiction, mais un vrai meurtre.

Ils ont 13 et 19 ans. Léa est la plus jeune. Elle appelle son grand frère dans un murmure "papa a tué maman" et toute leur vie s'effondre.

Papa n'a pas tué maman par accident. Non, parce que 17 coups de couteau, ce n'est pas un accident. Et Léa a assisté à tout, à la violence, au meurtre, au décés de sa mère.

Lui est parti depuis 5 ans déjà, à Paris, poussé, aidé, soutenu par sa mère, qui voulait qu'il puisse réaliser son rêve : devenir danseur étoile. Contre son père, qui très vite se détourne de son fils, trop efféminé pour être un vrai homme....

Et pourtant c'est lui, ce fils aîné à présent majeur, qui va devoir tout prendre en charge, et aussi essayer de comprendre l'innommable, tout en soutenant sa petite soeur totalement détruite.

Il faut organiser les obsèques, le nouveau logement. Il ne peut plus rester à Paris, il a le devoir d'être présent pour sa soeur. Ils ont un appui, certes, leur grand-père, lui-même effondré d'avoir perdu sa fille à cause d'un type pareil.

C'est un roman qui marque, qui n'est pas dans le patos, jamais, mais qui met en lumière ces enfants dont on parle si peu qu'ils sont invisibles, et qui sont pourtant en 1ère ligne face au féminicide. Ils perdent d'un coup leurs deux parents, doivent subir des interrogatoires, essayer de continuer à vivre en ayant vécu un drame affreux.

Que deviennent-ils ? Comment poursuivre sa vie à 13 ans, quand son père, qui a tué sa mère, garde malgré tout l'autorité parentale ?

Un livre coup de poing qui raconte ce qui arrive encore bien trop souvent, beaucoup trop souvent.

A lire absolument, évidemment

Un livre à mettre entre toutes toutes les mains !

192 pages, paru en mars 2022

Il s'agit d'une retranscription des géniaux micro-trottoirs qu'effectue le génialissime Guillaume Meurice, mais avec un décryptage à la fois drôle, optimiste, et mine de rien très profond.

J'ai adoré ! On rit, on passe un très bon moment (j'en lisais deux par jour pour le garder plus longtemps) et découvre que l'homme est une source inépuisable de contradictions ! Jamais Guillaume ne se moque des gens interrogés. C'est net et sans commentaires : les plus bornés sont drôles sans s'en rendre compte.

Il aborde énormément de thèmes. Morceau choisi :

En fil rouge, en toile de fond, constant, Guillaume sait nous (re)donner un sourire. Il y dévoile aussi sa nature profondément joyeuse, optimiste, humaine, en lutte constante contre les inégalités, les absurdités, les paroles blessantes.

Je le recommande parce qu'il fait du bien, mais vraiment !

C'est un livre à mettre entre toutes les mains, à garder pas loin pour soi, pour les moments pénibles, à offrir pour apporter de la joie. on devrait tous, et surtout TOUTES, avoir un Guillaume Meurice chez soi ! Il devrait être prescrit et remboursé par la sécu !