Et ben alors ? il ne se passe plus rien ici !

Hum, comment dire ???

Je vais vous épargner la photo, mais plutôt vous expliquer via un dessin de Gabriel. Voilà plus d'une semaine que je me suis fait enlever une dent de sagesse et que je suis en stand-bye....ben oui, plus moyen de faire quoi que ce soit. Même le sudoku est mission impossible avec la dose de médicaments que je prends. Pas moyen de conduire, réfléchir, parler, dormir, manger autre chose que du froid-liquide, descendre seule les escaliers, préparer à manger, m'occuper de la maison. Rien, nichts, nada !

Tant pis ! J'en ai profité pour apprendre à bidouiller sur ce blog qui, avec le départ, sera davantage suivi par les proches. Autant faire quelque chose de joli hein ?

Il manque la bannière me direz-vous. Ouiiiiiiii ! Mais grâce aux Cousettes d'une margouille, j'en aurai bientôt une ! Non pas que je ne sache pas faire (chui calée maintenant, eh oui !) mais je n'ai pas de photo "à nous" de Tahiti et je ne vais pas aller en piquer non plus. Elle a proposé de m'en faire faire....merci merci merci !!!

Donc on disait....la tête de maman. J'ai souri quand Gabriel m'a apporté ce dessin ce midi. Oui oui, ce midi ! Pourtant, ma joue n'a fait concurrence à celles du hamster que 3 jours ! Il faut croire que ça l'a marqué mon p'tit bonhomme !

et je n'ai pas non plus les cheveux dressés sur la tête !

Il y a eu aussi la fête de l'école mardi. Loïcia a eu un petit rôle sur scène avé le micro et tout et tout ! J'ai fait des photos mais ça ne rend rien de loin dans le noir. J'ai pu en revanche me glisser près de Gabriel pour prendre mon petit tyrolien trèèès fier en photo :

et encore, il manque le chapeau !

Un grand week-end, c'était l'occasion de partir, faire une coupure avec le douloureux départ de la caisse.

Et hop, on embarque la troupe pour 3 jours en Alsace !

Nous y avons vécu 6 ans et ô surprise, nous avons tout de suite retrouvé nos repères, nos "habitudes". Pas une fois nous nous sommes perdus ! Pourtant voilà 9 ans que nous sommes partis.

Nous avons logé dans un gîte MA-GNI-FI-QUE !

A Haguenau, nous avons même retrouvé le manège où Hugo allait faire un tour tous les soirs quand je l'avais récupéré de chez la nounou ! Le même ! Le même monsieur !

A Strasbourg, visite évidemment de la Petite France....pour y trouver....le Bagad de Lan-Bihoué...le monde est petit !

Nous n'avons pas pu visiter l'intérieur de la cathédrale, qui fermait pour une raison inconnue !

Et départ pour les Vosges, au château du Haut-Koenigsbourg, superbe :

Puis promenade dans un lieu magique : la Montagne aux Singes :

Un dernier regard sur les Vosges et il faut partir !

On reviendra, c'est sûr !

Plus de machine, plus rien....mais tout de même un défi 13 rose :

Ode à Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté

Quoi du tricot poétique ou de la couture Cassandresque ?

C'est un poisson d'avril ?

Oui ...et non.

Le 13 mai, comme l'ami Ronsard mais avec nos petites aiguilles, nous rendrons hommage à la reine des fleurs en pleine éclosion : la rose

Et voici mon défi du mois, réalisé bien avant l'heure (ça s'appelle l'anticipation, eh eh !) puisque je savais ne plus pouvoir coudre avant un bout de temps :

Une trousse Tilda, réalisée dans un tissu à patchwork (mais alors d'où ??? sais plus !). On ne s'en rend pas bien compte, mais elle est très très grande. C'est pour partir et y caser tous mes produits dans la valise.

Je raterai le défi du mois de juin, sur un thème que pourtant j'adore : la dentelle ! snif !

Dommage, j'aurais travaillé avec la dentelle échangée avec Ninie !

Je ne participerai pas non plus au défi 13 de juillet, c'est sûr...août pitètre ?

Allez voir leurs créations, c'est trop beau magnifique !

Grand jour : celui du départ de la caisse maritime !

Grande joie à l'arrivée du très grand camion....et grosse déconvenue : tout ne rentrera jamais !

Il a fallu revoir les cartons à la hâte (mais comment trier ???) refaire et refaire l'inventaire : il fallait que ça rentre, il fallait qu'on la ferme cette caisse, sans rien laisser d'important à côté ! Notre caisse, c'est tout ça ?

et non, la nôtre...c'est celle du milieu !

Et c'est parti pour le chargement. Ils sont vraiment très professionnels et ont fait leur maximum pour que presque tout rentre...

ça se remplit très très très vite, 12m3...

Et hop! on ferme et on scelle !

ça a l'air simple comme ça, avec quelques photos. Il n'en est rien. On est très fatigués. C'est parti hein !

Il a fallu faire des choix que nous ne pensions pas devoir faire, et laisser ici nos vélos + celui d'Hugo...entre autre...

Et voilà, toute notre vie pour quelques mois, dans une petite caisse de 12m3....

C'est vraiment lancé cette fois, on va vraiment partir, c'est sûr !

Des cartons, de l'angoisse, du stress, beaucoup de fatigue, aucune envie de faire la cuisine, une maison dans un état beurk, des aller-retour très rapides à l'hyper pour des courses de dernière minute...

est-on prêt ? est-on jamais prêt ?

Des piles de cartons regroupées si possible, mais pas forcément :

Sur la table, il reste tout le "fragile", qui sera encartonné par les déménageurs. ça se précise et en même temps...dur dur !!!!

Sur les conseils de ceux qui sont partis, nous avons pris l'appareil à raclette (aaaah, une bonne raclette par 30° !), la crêpière....

Demain, reportage photo sur le départ de la caisse maritime....à 7h...

Allez vite, au lit ! demain sera une grooooosse journée !

Depuis ce matin, ça donne ça :

...et c'est loiiiiiiiinnnnn d'être fini ! en verra-t-on le bout ?

et, hum....en ce moment, les enfants ne quittent plus leurs tongs ! Ce qui est drôlement de saison vous en conviendrez...

Ouh là là, dernière ligne droite ! on vide, on remplit, on scotche, on trie, on trouve qu'on n'aura jamais fini !

Le temps que Gabriel dorme, on se pose un peu. J'ai pu basculer toutes les photos de mon portable sur l'ordi. Ah ah, je peux vous montrer le changement de tête de Loïcia jeudi dernier !

Avant :

et après !

ça change hein ???

Est-ce que ça avance ? Je ne fais pratiquement que ça de la journée, et pourtant cette impression que ça stagne est pénible !

Lundi, nouvelle réception de cartons et autres papiers bulles, papiers de soie, cartons à livres :

J'ai aussitôt continué le tri/rangement/encartonnage dans la chambre d'Hugo (et c'est....hum....y'a de quoi faire dirons nous !) :

Alors les piles ont continué leur ascension dans le garage :

Dans 6 jours, la caisse sera partie....commencera alors un autre décompte, peut-être le plus difficile moralement.

Dans J-63 :

- il faudra quitter l'école, notre maison, notre vie, notre environnement, nos amis, le club de gym...

- je n'aurai plus de clé de maison, de voiture, plus de clés = plus d'attaches...un moment sans doute très destabilisant

- il faudra partir avec des enfants en larmes (et moi avec !) et on déracine tout le monde pour la Bretagne.

Dans J-71, on quitte la Bretagne, la famille, Libellule, pour quelque chose que l'on ne connait pas.

Dans J-72, on aura une nouvelle maison, une nouvelle vie, un nouveau climat, une nouvelle voiture.

Il faudra retenir un nouveau numéro de téléphone, une nouvelle adresse, un autre numéro de carte bleue (oh pinaise je n'ai pas fini de ma planter !), une autre façon de vivre.

Oublier le froid, la neige, le claquage de dents en plein mois de mai (hein ? ça parle à tout le monde en ce moment ça !), le vent glacial, la voiture à gratter, la course contre le temps, ne pas chercher Libellule dans tous les coins de la maison, tenter de ne pas trop se faire piquer (j'ai un gyrophare à moustiques sur la tête, si si !) et surtout, surtout, ne pas perdre le lien avec tous ceux qui nous sont si chers....

Ben voyez vous, j'ai malgré tout TRES envie de partir, connaître cet ailleurs si différent, connaître un autre bout du monde, une autre vie, voir ce que c'est, avoir la chance d'y aller...rencontrer en vrai ceux qui répondent à toutes mes questions depuis plusieurs semaines avec tellement de patience et gentillesse !

Si seulement, ah si seulement nous pouvions ne plus avoir de commentaires négatifs (voire complètement déplacés) au quotidien ! en vrac, liste non-exhaustive :

- tu ne vas pas supporter les heures d'avion

- tu déracines tes enfants

- ils vont t'en vouloir toute leur vie

- le froid va te manquer (mais bien-sûr !)

- les saisons vont te manquer

- je ne te raconte pas le mal du pays

- tu vas voir l'humidité !

- tu vas forcément flinguer ta machine à coudre

- tu vas t'ennuyer

- tu voudras rentrer au bout de 2 jours

- les enfants ne s'habitueront jamais

- tu vas pleurer en te rendant compte de tout ce que tu as oublié/aurais dû mettre dans la caisse/perdu

- déraciner ton chat ??? mais elle va en mourir...

et j'en passe et des meilleures. Certes, ces gens-là ne sont pas forcément dénués de bonnes intentions. Certes, ça part peut-être d'un bon sentiment. J'en doute de plus en plus. Parce que c'est du quotidien. Le départ est déjà tellement difficile, ce n'est pas la peine d'en rajouter je pense.

A l'inverse, les petits mots vraiment positifs, qui viennent du fond du coeur, touchent vraiment . Il y a, malgré tout, des gens autour de nous dont la 1ère réaction a été :

- oh la chance !

- si je viens, tu m'héberges ?

- je veux venir !

- vous allez nous manquer

- on garde le contact hein ?

...ceux-là, on les regarde différemment. Ceux-là se reconnaîtront, et nous les attendons avec impatience de l'autre côté de la planète !

Bref : oui, ce départ est difficile. Comme l'est tout départ. Peut-être même un peu plus. Nous ne faisons pas que partir, nous changeons de vie....alors, un peu de positif, ça fait tellement de bien ! Parce que je ne le montre pas, mais c'est un gros déchirement de partir. J'ai envie de partir, je suis contente qu'on saute le pas. ça ne veut pas dire que ça se fait sans douleur... Alors un peu de soutien, si vous pouvez, je prends !

Mes cartons m'attendent à présent....

J'aurais pu, j'aurais dû poster dans les temps...oui mais voilà, entre 2 combats de chevalier :

...ben je n'ai pas eu le temps de mettre la photo sur le blog. La honte, depuis le temps que c'était cousu !

Donc, pour le défi de J'ai rien à me mettre, option froufroutage, j'ai plongé dans le plumetis. Huuuum, plus jamais ! c'est joli, certes, mais que de sueurs froides quand tout se déchirait sous le pied de la machine à coudre !