Une petite histoire de noël :

217 pages, paru en novembre 2020

Chloé est mariée, a deux enfants, un mari, un boulot, la vraie vie !

Depuis 15 ans, elle se retrouve à passer Noël dans sa belle famille, les Martin du Desclin, où elle n'est ni aimée, ni appréciée. Cette année encore, la voilà obligée de se plier à cette corvée.

Et elle y va....

Sauf que cette année, rien ne va se passer comme d'habitude. La famille ne loge pas chez la mère, Yvonne, mais chez l'une des soeurs de son mari, qui n'est pas ravie d'héberger une tribu alors qu'elle n'a pas d'enfant. Lorsqu'ils arrivent, non seulement ils sont logés dans une sorte de cagibi, mais en plus un "tableau de corvées" les attend.

Chloé voit rouge et tout part en vrille.

Ce n'est pas le roman du siècle, mais c'est parfait pour la saison !

Une seule chose m'a dérangée : trop, beaucoup trop de notes de bas de page ! L'autrice, qui a beaucoup de talent, doit apprendre que les parenthèses, c'est bien aussi...

Voici un roman parfait pour la période ! Je l'ai acheté en janvier dernier, et gardé précieusement depuis :

Paru en novembre 2020, 254 pages

Quand j'ai vu que l'auteur était Christian Jacq, je n'ai pas hésité !

Difficile à résumer, alors pour une fois, je vous mets la 4è de couverture :

La nuit de Noël, le froid, un manoir perdu au cœur de la vieille Angleterre.

Un étrange musée peuplé de chefs-d'œuvre rassemblés par un aristocrate excentrique, mort dix ans plus tôt.

Une mort suspecte qui appelle la vengeance et en annonce d'autres, celles de ses hôtes invités à connaître enfin son testament.

Parmi eux, l'ex-inspecteur-chef Higgins, ami du Lord défunt.
Son cadeau de Noël ?
Trois crimes, et la mort qui rôde.

C'était bien agréable à lire. On sent la neige, le froid. Un vrai cluedo de Noël !

Il est tout à fait approprié de lire ce petit roman en cette période :

192 pages, paru en poche en novembre 2021

Celia s'est mariée tardivement avec Hooper. Elle a 40 ans, ce qui est très très tard et inespéré à cette époque. Elle a comme meilleure amie Clémentine, qui a 30 ans.

Contre toute attente, Clémentine va épouser Marlowe, bien plus âgé qu'elle, et avec un passé tragique : il a perdu sa première femme, qui s'est suicidée, ainsi que la seconde, de maladie.

Celia est très méfiante envers Marlowe. Elle sent qu'il cache quelque chose, que tout n'est pas si net dans son passé. Un jour, il coince Celia et lui demande de ne plus avoir la moindre relation, le moindre lien avec Clémentine. Il a reçu une lettre anonyme et est persuadé que c'est elle qui la lui a envoyée.

Celia le voit sous son vrai jour : un homme violent.

Elle en parle à son mari Hooper. Il est policier et mène l'enquête.....

Un petit roman bien de saison, à savourer avec un bon thé ou un chocolat chaud ! Impossible de ne pas mentionner que le roman est à replacer dans son contexte, celui du patriarcat à mort, du mariage pour toute femme qui se respecte, du pardon, etc, etc. La lenteur peut agacer et la conclusion un brin bâclée aussi (mais pourquoi bâcler une conclusion ???).

J'imagine qu'il ne va pas me marquer, mais il reste un joli moment de saison !

J'ai poursuivi la lecture de ce si difficile mais si indispensable récit :

445 pages, paru en octobre 2021

Les principaux personnages sont là et ont évolué : soucieux de sauver Levin, Francisco demande à ce qu'il soit déplacé du camp des famille, sous le prétexte de préparer un spectacle de magie. Le camp des familles, vitrine illusoire destinée à une éventuelle visite de la Croix Rouge, doit être démantelé, et tous les occupants éliminés.

Francisco veut sauver Levin, sa femme et leur petit garçon. Mais il n'est que simple SS, étranger en plus, et c'est compliqué. Sans le savoir, il vient de faire transférer Levin dans un enfer abominable : il est affecté au Sonderkommando, le commando des hommes chargés des chambres à gaz. Un commando régulièrement éliminé, pour que ces hommes ne puissent jamais témoigner de ce qu'ils ont vu, de ce qui s'est vraiment passé, de tout l'insoutenable créé par Hitler....

Parallèlement, il veut plus que tout sauver sa Tanusha, qu'il découvre en squelette vivant à la fin du tome précedent. Il parvient à la faire affecter au Kanada, l'endroit où arrivent les vêtements, les valises, les objets des milliers et milliers de juifs envoyés aux crématoires chaque jour. Le prétexte ? Tanusha est l'indispensable assistante du magicien Levin et doit préparer le spectacle avec lui.

Il n'est évidemment pas possible d'écrire que j'ai aimé ce roman. Je le considère pourtant comme essentiel. Essentiel pour rappeler à quel point la haine de l'autre, souvent fondée (infondée...) sur la peur, peut amener à des atrocités. Essentiel pour raconter, pour que ce qui s'est passé ne soit pas vain, pas oublié.

J'ai pleuré à la fin, parce que c'est très dur. L'auteur rappelle d'ailleurs que son envie de raconter ces abominations (quel travail de dingue il y a derrière ces romans ! Que de témoignages, d'échanges, de recherches !) a souvent été dépassée par la peur que ce soit si difficile à lire, que personne ne lise....et pourtant il faut ! Il le faut !

Ces deux tomes devraient être au programme au lycée. Ils sont d'une utilité certaine !

Je repense à Gérard Collard, qui râlait l'autre jour qu'il y a énormément de romans qui sortent sur la Seconde Guerre Mondiale : et oui mais Monsieur Collard, c'est tout à fait logique ! Les archives ont été ouvertes en 2015. Donc consultables. Les chercheurs ont pu y plonger, décrypter, analyser. Puis les romanciers ont pu se servir des travaux des chercheurs....et on arrive en 2021. Voilà !

Alors oui, mille fois oui, c'est dur à lire. Faut-il pour autant jouer à l'autruche ? Oublier ? Penser et croire que cela n'a jamais existé ?

Je dis non et vous encourage franchement à les lire.

De façon tout aussi franche, je vais à présent lire des contes de Noël, de la légèreté, du rêve. Parce que cela aussi, c'est important. Mais en attendant j'ai lu, je sais, et cela change la vision du monde. On est plus riche de ce savoir. C'est un hommage à tous ceux qui sont morts en masse....J'ai été très étonnée du nombre de visite sur le premier tome, totalement opposé au nombre de commentaires. Evidemment qu'il s'agit d'un sujet difficile, mais cela a existé et il peut être intéressant d'en connaître le déroulé. Le sujet fait-il peur ???

Mais maintenant, place à Noël !

Après Le magicien d'Auschwitz, j'avais besoin de très léger. J'étais presque sur la fin du roman lorsque j'ai entendu une émission de radio avec l'auteur de La Combinaison. Et ça m'a donné drôlement envie de lire son roman, qui semblait drôle.

Effectivement ! Je l'ai dévoré en 2 jours :

250 pages, paru en septembre 2021

Christian est représentant en grande surface. C'est un bon vendeur, avec de l'expérience, du savoir-faire. Il ne vit pas dans l'opulence mais dans une bonne moyenne. Marié à Claire, responsable RH, il a un rêve : visiter la Guadeloupe, en emmenant leur fils ado. 

Sauf que tout volé en éclats lorsque que Christian est licencié. La faute à pas de chance. Il n'avait jamais pensé devoir se retrouver sur le marché de l'emploi à 43 ans.

Alors, on peut le dire, il pète un câble. Le jour de son licenciement, il reçoit un colis : la combinaison de plongée qu'il avait commandée pour son voyage en Guadeloupe. Il décide de l'enfiler, de ne plus la quitter, et tout part en vrille. Sa combinaison devient sa seconde peau, le protège du monde extérieur devenu hostile, lui permet de devenir celui qu'il a toujours rêvé d'être.

C'est drôle, rock'n'roll, avec beaucoup de rythme. La dégringolade tragique de Christian, sous le regard éberlué de son fils, est une vraie satyre de notre société.

Parce que le fond, le tragique, est bien là sous la peau en néoprène : société de consommation où on jette autant qu'on est jeté. Société qui devient violente pour un rien (ah le portrait de madame Parfaite est extrêmement bien ciselé !). Désillusions et heures perdues devant les écrans....tout y est.

C'était un petit moment suspendu parfait avant d'enchaîner avec le tome 2 sur Auschwitz !

Han mais quel roman !

Paru en avril 2021, 443 pages

Il est difficile d'écrire "j'ai aimé". C'est un roman extrêmement fort sur les camps de concentration.

On suit deux récits de vie : Francisco est un légionnaire portugais, qui s'est engagé en Espagne pour fuir son pays. De fil en aiguille....il se retrouve en Russie, sur le front, allié aux Allemands. Il devient même gardien SS à Birkenau.

Herbert Levin est à Prague. Grand magicien reconnu, c'est ce statut, ce prestige qui le protègent un temps de la déportation. Malgré son nom de scène à consonnance italienne (le Grand Nivelli), il est juif. Marié à Berta, ils ont un petit garçon, Peter. Évidemment, la traque des juifs le rattrape et la famille est elle aussi convoquée, puis déportée. Ils vont vivre des conditions de plus en plus terribles, jusqu'à la déportation finale à Birkenau.

Ce qui rend le récit aussi fort, c'est que l'auteur a choisi de raconter deux vrais destins. Le grand Nivelli a vraiment existé et c'est un grand hommage qui lui est rendu.

Francisco est adorable. Pourtant il va se retrouver lui aussi à commettre des actes violents.....par amour. Il est tombé amoureux fou de Tanusha, une jeune russe. C'est pour elle qu'il se retrouve engagé dans la SS.

Birkenau est un camp abominable, mais l'un des dirigeants nazis a vraiment essayé de freiner la tuerie de masse. Le camp des familles, dans lequel est internée la famille, a vraiment existé.

L'auteur offre un point de vue unique et nouveau : celui de ceux qui n'ont pas survécus. L'horreur bien pire que celle qu'on pu décrire les survivants. Il a travaillé sur les manuscrits écrits en temps réel par ceux qui n'ont pas survécu. Manuscrits enterrés et pour certains, retrouvés et traduits très récemment.

Évidemment c'est difficile à lire, même si l'histoire est très prenante. Je crois cependant qu'il est important de le lire. C'est un livre d'intérêt général.

Enfin "les" lire, car il y a un tome 2. Mais avant de le lire, je vais passer par un roman très gai et léger.

J'en ai entendu parler. Réussir à le trouver a été plus difficile que j'imaginais. J'ai eu le dernier exemplaire à la Biocoop :

160 pages, paru en juin 2019

C'est un illustré très fort, véritable coup de poing. Un livre qui m'a profondément mise en colère. Pas contre les agriculteurs, non. Contre les industriels qui s'en mettent plein les poches. Contre les politiques qui font de même et entretiennent les lobbies de façon ignoble.

L'autrice relate ici son enquête. Une enquête extrêmement documentée et fournie, alarmante aussi, sur un fléau propre à la Bretagne : les algues vertes. J'en avais déjà entendu parler. Elle a même eu des menaces de mort en documentant son enquête. Dingue.

Au-delà de l'aspect visuel esthétique et de l'aspect olfactif (ça pue terriblement), les algues vertes tuent. Des animaux, des hommes. Victimes innocentes d'un engrenage épouvantable et entretenu tranquillement par ceux qui ont le pouvoir industriel et politique.

Je suis profondément remontée, en colère. Les agriculteurs sont aussi victimes.

Depuis que je l'ai lu, je le prête autour de moi. Tout le monde devrait le lire. Tout le monde devrait être révolté par ce qui s'est passé et se passe.....et entraîne des suicides chez les agriculteurs, des morts et des blessés.

Heureusement il existe des portes de sortie, des solutions. Elles doivent être à l'initiative des gens, de la base. J'étais déjà dégoûtée du monde politique et industriel (souvent les deux sont liés....), je le suis bien davantage.

C'est un monde pourri, où seul comptent l'égo et l'argent...

Il faut qu'on arrête de se laisser faire sans réagir.

Et peut-être notre belle Bretagne pourra alors retrouver ses plages magnifiques...

Lorsque j'ai découvert le dernier livre d'Agnès Ledig, je n'ai pas réfléchi une minute. Je n'ai même pas lu la 4è de couverture ! Comme j'ai eu raison !

Paru en octobre 2021, 380 pages

Capucine a 29 ans, une petite sœur de 18 ans. Elles sont orphelines depuis 11ans, depuis qu'un chauffard a tué leurs parents une nuit. Le père était un chirurgien pédiatrique renommé. La maman une psy reconnue. Et tout s'est arrêté brutalement.

Capucine venait de réussir brillamment sa première année de médecine. Mais Adélie n'avait que 7 ans. Elle a tout arrêté pour sa petite sœur, pour l'élever sans avoir besoin qu'elle soit placée. Il leur restait bien un oncle, mais il était instable et alcoolique. Pas l'idéal pour prendre en charge les 2 orphelines.

Adélie a grandi heureuse, insouciante, inconsciente du sacrifice de sa sœur.

Et un jour, alors qu'elle rentre en train, Capucine reçoit un message de sa sœur : elle plaque tout, arrête la médecine et veut se lancer dans la défense active de l'environnement.

Le monde de Capucine s'écroule. Elle s'écroule complètement.... oubliant sa valise. Cet oubli va déclencher un engrenage incroyable.

Grâce ou à cause de cela, elle va faire la connaissance d'un maître-chien, Adrien, et de son chien Bloom. Grâce ou à cause de cela, elle va se retrouver dans le cabinet d'un psychiatre, Denis Diderot, qui exerce avec sa femme psychiatre, Diane.

Diane, qui a comme patient......Adrien. Parce qu'Adrien était militaire et a subi un traumayisme important au Mali.

Et ces destins tout à coup liés vont l'être de plus en plus.

Capucine est effondrée, terrassée.

Adrien aussi mais pour d'autres raisons.

Diane et Denis ont le pouvoir de les mettre en contact, d'être la petite étincelle qui peut tout changer.

C'est un livre très puissant sur la résilience, sur les failles qui se referment ou non, mais surtout sur la capacité que l'on peut avoir à les refermer, les soigner, en sortir.

C'est un très très beau roman, avec une écriture incroyable. C'est addictif, entraînant, joyeux, lumineux.....

PLONGEZ DEDANS ! Il est une très belle réussite !

Maintenant que je suis régulièrement Gérard Collard, il me donne de nouvelles idées de lecture (comme si j'en avais besoin ! 🙈). Il a dit plusieurs fois que Valentin Musso était un auteur à suivre. Valentin Musso ? Effectivement, j'ai vu passer ses romans mais j'ai vu Musso et je n'ai pas cherché plus loin.... voilà voilà....

J'ai donc décidé de commencer par celui-ci, qui date un peu mais c'était une bonne idée :

504 pages, paru en 2013

Nous sommes en 1922. Frédéric est médecin psychiatre à Paris. Un de ses amis, Louis, policier à Nice, fait partie des toutes nouvelles brigades créées après la Première Guerre Mondiale. Il demande à Frédéric de venir l'aider sur une enquête, concernant visiblement un tueur en série. Deux prostituées ont été assasinées, ainsi que 2 enfants d'une dizaine d'années.

Au-delà de l'enquête, on sent que l'auteur a travaillé son sujet, l'époque, l'histoire et la lecture devient vraiment intéressante.

Je ne connais pas Nice, mais ceux qui connaissent la ville seront probablement ravis de lire un pan d'histoire de la ville, de retrouver certains quartiers, certains lieux.

Il est fait mention des dégâts psychologiques de la guerre, des blessures cachées, mais aussi des débuts des prises de conscience de la psychologie des tueurs en série, des tentatives de mises en commun des avancées.

Les deux amis essaient de résoudre cette enquête, lorsqu'un enfant est à nouveau enlevé. Fait nouveau : il s'agit d'un enfant riche, dans une famille très connue de la ville. La tension est encore plus soutenue : Louis doit tout mettre en oeuvre pour le retrouver rapidement, ne serait-ce que pour donner de la crédibilité à son nouveau service et lui permettre de continuer.

La toute fin m'a laissée....ouaaaaaaaah !

J'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture et je lirai le dernier roman de cet auteur, qui n'a plus rien à voir côté historique ! Gérard avait raison, il s'agit d'un très bon auteur.

J'ai lu ce livre en une journée !

280 pages, paru en mai 2021

L'auteur déroule le fil de l'histoire de Florana, une femme qui s'est fait passer pour une victime du Bataclan pendant plusieurs années.

Il reprend ses échanges sur les réseaux, ses participations dans l'association Life For Paris, ses responsabilités dans les commémorations.

C'est un récit incroyable. On pourrait penser qu'il exagère, mais non, tout est vrai.

Les bras m'en tombent. Comment peut on mentir à ce point, prendre la place des victimes, emprunter leur récit, s'accaparer leurs traumatismes ?

L'auteur ne prend pas partie, il explique, décortique, detaille les échanges, les messages, les conversations.

Cela paraît tellement énorme, et pourtant tout est vrai.

J'ai cherché sur internet et oui, cette menteuse professionnelle a vraiment existé, a été démasquée, condamnée. Elle a créé tout un système plausible, disant qu'elle était la meilleure amie d'une victime, donnant de ses nouvelles, devenant peu à peu indispensable dans l'association.

Un livre à lire, parce qu'elle n'a pas été la seule à mentir pour toucher des indemnités.

Je ne comprends toujours pas comment des gens peuvent tout mettre en œuvre pour escroquer les autres. Mais ce livre est très instructif !