J'ai eu du mal à le trouver et c'est une bonne chose :
Paru le 1er juin 2016. 96 pages
Ce petit livre sorti le 1er juin est là pour rappeler qu’il faut, qu’on peut, qu’on devrait tous quand on peut, donner son sang. Baptiste Beaulieu (médecin), Agnès Ledig (sage-femme), et Martin Winckler (médecin), se sont réunis autour de 3 nouvelles ayant chacune un point commun : le don de sang.
Le don, faire un don. Ce n’est pas anodin et pourtant les centres ont besoin de ces dons.
Donner quoi ? Du sang, du plasma, des plaquettes.
Chacun donne pour une raison différente, mais beaucoup se donnent des raisons pour ne pas y aller. Et pourtant.
Donner ne coûte rien, à part un peu de temps, un peu d’énergie aussi, mais ce n’est rien par rapport à ceux qui vont bénéficier de votre geste.
Pourquoi je donne ? Quand j’avais 18 ans, mon père a eu un grave accident. J’aurais voulu donner pour lui, directement, mais ce n’est pas possible. Alors depuis mes 18 ans je donne pour les autres, parce que c’est un peu pareil non ? J’ai beaucoup donné de 18 à 24 ans. Parce que c’était facile, parce que l’établissement de don était à la fac sur Rennes, puis à Strasbourg en face de mon lieu de travail. J’y allais souvent, très souvent. Et puis il y a eu les enfants, et il a fallu freiner. J’ai repris dès que j’ai pu, mais moins qu’avant. Mais ce n’est pas grave : moins ou peu, c’est déjà tellement mieux que pas du tout !
Puis il y a eu Tahiti. Le retour en France, une attente obligatoire. Et puis j’ai repris mes dons. Aussi souvent que possible, c’était-à-dire en laissant entre 2 et 3 semaines entre chaque. Je donne du plasma. Parce que ça prend du temps mais pas tant que ça, parce qu’on peut donner souvent (il faut juste 15 jours entre 2 dons de plasma), parce que ça fatigue moins et qu’on récupère plus vite, et parce que j’ai un super pouvoir. Et pendant que je donne, la pompe dans la main, je lis ! C’est un temps pour moi, où je réalise pleinement la portée de ce que je suis en train de faire, l’impact que cela aura sur des gens que je ne connais pas, que je ne connaitrais jamais et c’est très bien comme ça.
Ouiiiiiii, j’ai un super pouvoir, mais qui n’est exceptionnel que si je le partage, que j’en donne un peu, que ça sert aux autres. Serait-il aussi valorisant s’il ne servait pas ? Assurément non ! Et je vous vois là, derrière votre écran, vous demander quel est ce super pouvoir ! Ah ah ! Mais si, je vous vois !
Et bien j’ai des taux d’anticorps de dingue pour le tétanos (64 fois la normale), la polyo, l’hépatite B (30 fois la normale). Alors quand le centre m’appelle pour me dire qu’ils ont besoin de moi, je trouve « le temps de ». Même si ça n’est pas vraiment le moment.
Oh et je vois gros comme un camion arriver l’argument de la peur des aiguilles ! Ah mais moi aussi je l’ai ! Si on me pique et que je regarde, pouf !, je tourne de l’œil ! Et alors ? Ça m’empêche d’y aller ? Non ! Et est-ce que ceux qui se font perfuser pour sauver leur vie ont le droit d’avoir peur des aiguilles ? C’est ce que je me dis pour me motiver : ceux qui attendent un don ne peuvent pas se permettre d’avoir peur, et pourtant ils l’ont forcément.
Alors je m’agace quand je vois que les gens sont difficiles à motiver pour y aller. Tout le monde ne peut pas le faire, pour des raisons de santé, de voyage ou autre. Mais quand ceux qui peuvent n’y vont pas pour des raisons qui n’en sont pas, ça m’agace un peu.
Je parle peu des dons que je fais, parce que je ne le fais pas pour la gloire mais par conviction personnelle. Donc je n’y reviendrai pas ici.
Le lendemain de mon dernier don, j’ai fait un gros malaise. Et bien ça ne m’empêchera pas de retourner donner, parce que c’est plus important qu’un coup de mou….
Aujourd’hui, c’est la journée mondiale du don de sang.
Et si une seule personne, en lisant ces lignes, aura changé d’avis, ira pousser la porte d’un centre, alors ce sera déjà formidable.
N’attendez pas d’avoir un proche concerné pour donner. Donner ne coûte rien mais apporte tellement !
Et vous ? Donnez-vous ? Allez-vous acheter ce livre ? L'avez-vous fait ?
Le don fait partie de mes valeurs, il me rend fière de moi.