Je ne pensais pas être à ce point happée par ce roman !

432 pages, paru en avril 2021

J'avais un peu peur que ce soit semblable au livre Pour une heure oubliée, que j'ai lu en mai dernier.

ça n'avait rien à voir, ouf.

Les chapitres alternent 1996 et 2016. Et on avance vite dans la lecture, parce qu'on veut connaître la suite !

1996 : Madeline a 17 ans, et elle vient d'égorger sa meilleure amie Estrella, dont le prénom veut dire étoile. Elle est incapable de s'expliquer ce qui s'est passé. Elle est incarcérée. Condamnée à une lourde peine, entre 20 et 25 ans, qu'elle tient à effectuer jusqu'au bout. Elle se punit encore plus sévèrement, se recroqueville et refuse le moindre aménagement de peine. Encore moins une liberté conditionnelle. Elle veut rester jusqu'au bout, ce que ne comprennent ni ses parents, ni sa petite soeur, et encore moins son avocat. Elle vient d'un milieu aisé, elle aurait pu être condamnée moins sévèrement puisqu'elle a un très bon avocat. Elle semble vouloir se punir, ne s'accorder aucune indulgence.

2016 : Madeline est devenue Mad "la timbrée" en prison. Après 20 ans d'incarcération, elle sort. Elle a passé un diplôme de lettres anglaises, puis un diplôme d'horticulture. Elle ne connait rien de la vie normale. Elle découvre les gens plongés sur leur téléphone dans la rue, les ordinateurs.....un autre monde. Très vite, elle fait la connaissance d'Ezra, un cuisinier bienveillant. Mais Madeline a peur de tout, ne reconnait rien, ne connait rien. 20 ans se sont écoulés et plus rien n'est comme avant.

Et on alterne les chapitres, remontant le temps.

J'ai eu mal au coeur pour Madeline, piégée dans son passé qu'elle est incapable d'expliquer, de se pardonner.

C'est un beau roman, une très belle écriture, sensible et délicate.

J'en ai entendu parler par Mélise et Anne, ça a attisé ma curiosité :

350 pages, paru en 2018

J'avais besoin de changement, j'ai été servie !

Madeleine Maxwell est une historienne un peu paumée, très brillante. Sa vie va changer lorsqu'elle intègre l'institut St Mary. L'établissement, très excentrique, cache des recherches extrêmement sérieuses. Au lieu d'étudier le passé, les historiens s'y rendent, à l'aide de "capsules".

Max va rapidement y prendre goût et malgré les dangers, elle effectue des voyages qui vont changer les données. Elle part dans le Crétacé, elle tente de sauver un peu des livres disparus lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie....Je suis tombée dedans sans me poser de questions et je crois que c'est la meilleure attitude à avoir, parce que quand j'ai commencé à réfléchir à certains paradoxes temporels, je me suis perdue, ah ah !

Evidemment il y a un méchant : Ronan. Venu du futur, il ne fait pas que leur rendre les missions compliquées : il n'hésite pas à tuer.

J'ai été embarquée, c'était le bon moment pour me plonger dans ce roman bien différent ! C'était bien agréable de me retrouver dans une bulle, dans le Crétacé, avec les dinosaures et les descriptions de calme que cette époque semble dégager. Les odeurs aussi.

Il y a 9 tomes dans cette saga, de quoi lire donc ! Je ne vais pas les lire les uns après les autres, mais je vais alterner avec d'autres romans. J'ai beaucoup d'envies de lecture. Et dire que la rentrée littéraire arrive déjà !

C'est une belle découverte. Vous connaissez ?

J'ai eu la chance d'avoir un beau cadeau de la part de Cécile :

160 pages, paru en avril 2021

Alice Hammer, créatrice de patrons de tricot, a souhaité faire un tour de France de la laine, pour apprendre, comprendre, comment la pelote arrive dans nos mains, du mouton au magasin.

Sauf que le Covid est passé par là et qu'elle a dû revoir son trajet.

Coup de chance pour moi, elle a effectué pas mal de ses visites en Bretagne !

On apprend plein plein d'infos sur les élevages, la laine, la tonte, le filage, les petits entrepreneurs, toute la filière et c'est très très enrichissant ! Evidemment, après cette lecture, il n'est plus concevable de tricoter de l'acrylique. Parce qu'on comprend tout ce que la laine peut nous apporter, mais également ce que nous pouvons apporter à la filière en achetant plutôt cette laine, ce qui permet de soutenir les petits producteurs/entrepreneurs.

Les chapitres sont ponctués de patrons, qui donnent vraiment envie ! J'ai cette laine en stock en plus (Boucle Laine, Fonty....)

Donc vous verrez à coup sûr des ouvrages tricotés à partir des patrons de ce livre : gilet, chaussettes, bonnet, moufles !

Si vous êtes un peu curieuse quant à la matière que vous tricotez, foncez ! D'ailleurs elle pourrait écrire un tome 2, sur les fibres végétales !

MERCI Cécile !

Il m'a été tellement recommandé que je l'ai rapidement acheté :

240 pages, paru en 2020

Dire qu'il m'a beaucoup apporté n'est pas à la hauteur de la réalité. C'est grâce à ce livre que j'ai pu obtenir le traitement qui me soulage tellement actuellement !

Je l'ai traîné absolument partout avec moi, couvert de post-it, pris des notes, relu les chapitres me concernant.

L'autrice s'est lancée dans une expérience dingue : aller voir ce que les autres pays proposent pour soulager l'endométriose. Elle a épluché des tas d'études récentes, elle casse les idées reçues : non, il ne s'agit pas de tissu utérin qui se balade dans tout le ventre, mais de cellules endométriosiques présentes à la naissance et qui se développent grâce aux hormones. Non, nous ne sommes pas atteintes "en plus" du syndrôme de l'intestin irritable (si je devais compter le nombre de fois où on me l'a dit....). Non, ce n'est pas dans notre tête mais bien une maladie physique et invalidante. Non, ce n'est pas parce que cela ne se voit pas, parfois même sur une IRM, qu'il n'y a rien et nonbreuses sont les "surprises" des chirurgiens lorsqu'ils acceptent enfin d'aller voir....

En Australie, les femmes ne sont pas guéries (non, on ne guérit pas de l'endométriose) mais bénéficient d'une prise en charge telle, qu'elles vivent correctement avec la maladie. Chaque pays a son approche, ses traitements, ses prises en charge.

Faut-il opérer ou pas ? Quand ? Comment ? Avec quelles techniques ?

J'ai tellement appris !

C'est un livre bien différent de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Mais il développe les techniques et pratiques récentes et c'est un réél apport à la connaissance de celles avec laquelle il faut apprendre à vivre.

Petit à petit, j'ai changé complètement mon alimentation, appris à accepter la fatigue chronique liée au fait que le corps lutte en permanence contre la douleur ; même si à présent je ne la sens presque plus, elle est là, cette douleur, et c'est à moi de m'adapter, puisqu'elle ne s'adaptera jamais à moi. J'ai trouvé des plantes qui soulagent un minimum, compris beaucoup d'éléments. J'essaie de bouger tous les jours, même quand je n'ai pas envie, même quand j'ai juste un grand besoin de rester au fond du canapé. Je continue les séances bi-hebdomadaires avec ma formidable kiné. Je ne cherche plus à contenir mon ventre dans certains vêtements, mais j'ai adapté mes vêtements à mon ventre.

Le traitement actuel, pour lutter contre les douleurs neuropathiques, est loin d'être anodin et nécessite des ajustements constants. Je l'accepte. J'ai appris. Et je tente de gérer chaque jour les effets secondaires.

C'est un livre que tous les soignants concernés devraient lire. C'est un livre que toutes les endométriosiques devraient lire, parce qu'il peut vraiment apporter une grande aide. D'ailleurs on le trouve partout, et je comprends pourquoi. Si vous êtes concernée, vraiment, ne passez pas à côté !

Impossible de passer à côté du dernier roman de Laetitia Colombani, avec ses couvertures si reconnaissables :

208 pages, paru en juin 2021

Dans ses romans précédents, l'autrice nous avait habitué à jongler entre différents espaces-temps.

Celui-ci se situe dans la même période, au même endroit, mais avec trois figurines féminines qui n'ont rien à voir.

Léna est une jeune femme ravagée, détruite par la perte de son conjoint. Elle vient en Inde pour couper son quotidien insupportable, juste pour quelques mois.

Preeti est une jeune fille qui a fondé une équipe de femmes sachant se défendre et qui intervient pour éviter aux femmes des agressions sexuelles.

Lalita a 10 ans. Orpheline, elle ne parle plus depuis le décès de sa mère. Née dans la caste des Intouchables, elle a été recueillie par un oncle qui n'hésite pas à l'exploiter. Elle est nourrie, logée, et doit s'estimer heureuse. Son seul jouet est un cerf-volant bricolé, comme pour la plupart de ces enfants.

Elles se croisent le jour où Léna part nager trop loin, et manque de se noyer. Avertie par Lalita, l'équipe de Preeti sauve la française. Peu à peu, Léna va découvrir les conditions de vie des petites filles, des femmes, dans ce coin très reculé de l'Inde où seules les traditions, même absurdes, font foi. Elle va rapidement s'apercevoir que Lalita est une petite fille très intelligente et capable d'apprendre l'anglais en un temps record. Léna va alors se démener pour contruire une vraie école, afin d'accueillir les enfants de la caste des Intouchables, mais a-t-elle les épaules pour lutter contre un ordre établi ?

Un roman court mais très fort sur les femmes, les destins écrits à l'avance, la peine, la résilience et la faculté de soulever des montagnes quand on croit dans ce que l'on entreprend. On s'attache énormément à ces trois personnages, dont aucun n'a la vie facile. L'autrice ne cache pas les mauvais traitements et l'absurdité des traditions.

A lire, évidemment !

J'avais adoré ce roman de Baptiste Beaulieu :

Alors quand une adaptation dessinée est sortie, je suis allée immédiatement ou presque la chercher en librairie :

Je ne lis pas de bande-dessinée. Je ne suis pas fan. Ici c'est différent, c'est une adaptation. J'étais très curieuse de voir ce que l'illustrateur avait réalisé, et aussi de mettre des images sur ce que j'avais imaginé de l'histoire, ce que mon imagination avait créé.

Et bien j'ai adoré !

C'est un bon pavé, alors je l'ai lu en plusieurs petits bouts, l'embarquant un peu partout dans la maison.

J'ai aimé la version de l'illustrateur, même si, pour moi, il est important de lire et connaître la version originale, qui complète.

L'histoire est là, cette incroyable quête de Baptiste Beaulieu. Il est toujours à la recherche d'Anne-Lise, cette petite fille née pendant la guerre et "disparue" ensuite aux Etats-Unis.

Je souhaite vraiment qu'il puisse la retrouver un jour !

J'aime beaucoup l'humour de Guillaume Meurice. J'avais très envie de découvrir son écriture, je n'ai pas été déçue :

300 pages, paru en mars 2021

Triboulet était le fou des rois Louis XII et François 1er. Ce dernier l'appelait même "mon cousin".

Né diforme, il a très vite été rejeté, sans prénom jusqu'à son entrée à la cour de Louis XII, miséreux, affamé, mais avec un esprit vif et une très bonne répartie. Cela lui permettra d'être aimé des rois, et détesté de beaucoup.

Jusqu'où l'humour peut-il aller sans fâcher, sans déraper, sans mener au pire ?

L'écriture est telle qu'on est au Moyen-Âge, au milieu des pauvres, des nantis, des guerres, des coups bas et de la misère. Guillaume Meurice a su s'approprier un vocabulaire qui pourrait paraître dépassé mais absolument pas. Il le met à la portée de tous et nous permet de faire de nombreux parallèles entre le 16è siècle et notre époque.

Les fous du Moyen-Âge sont-ils devenus les humoristes actuels ? La différence est qu'ils ne peuvent plus, et heureusement, terminés pendus ! Triboulet, pour être aimé des puissants, tente de rester sur le fil, jusqu'à ce que la corde raide ne lui permette plus de rester en équilibre sans basculer.....

A lire, pour la culture générale et la découverte du talent de l'auteur !

Le titre m'a attirée et je n'ai pas regretté :

565 pages, paru en mai 2021

Quand Cadence, que tout le monde appelle Cady, fait son entrée à Harvard, c'est sans le soutien de sa mère.

Cady n'est pas une étudiante comme les autres. L'année précédente, son frère Eric, lui aussi étudiant à Harvard, s'est jeté de la fenêtre de sa chambre, au 7è étage. Il était atteint de schizophrénie, se pensait épié, surveillé, entendait des voix, et sa famille ne pensait pas du tout qu'il en viendrait à se suicider.

Ses parents, Cady, tout le monde se pense coupable. Alors Cadence décide de choisir Harvard, pour comprendre son frère, marcher dans ses pas, trouver une explication. Elle a récupéré les carnets laissés par Eric. Elle a besoin de retracer sa route d'étudiant, ses rencontres, ses habitudes.

Sauf que rapidement, elle aussi se met à entendre des voix, et toute sa scolarité bascule devant l'incompréhensible.

Devient-elle schizophrène elle aussi ? Et si finalement Eric n'avait jamais été malade ?

Elle reprend le dernier carnet, déchiffre les codes laissés par son frère, qu'elle seule pouvait comprendre, et avance dans la vie de son frère, soutenue par son père mais absolument pas par sa mère.

Il est absolument impossible de lâcher ce roman, tant le suspense est intense et l'écriture incroyable !

Je n'ai pas vu passer les pages, le temps, mais je me suis retrouvée totalement embarquée dans cette histoire, dans ces histoires, et qu'est-ce que ça fait du bien ! J'adore être embarquée dans un livre, et vous ?

Le dernier Laurent Gounelle me tentait vraiment beaucoup :

400 pages, paru en avril 2021

Alors j'ai aimé, mais certaines choses m'ont posé problème. Je vais d'abord parler de ce qui a coincé, et puis après tout ce qui va !

J'ai trouvé plusieurs fautes d'orthographe. C'est gênant je trouve...

Ensuite il y a une incohérence qui m'a drôlement gênée : vers la fin, à quelques pages d'intervalle, le héros cherche son portable, pour lequel il a déjà trouvé une explication de disparition...je suis revenue en arrière pour vérifier, mais oui, j'avais raison. Dommage !

Alors ensuite, et bien tout le reste était top :

Timothy Fisher est un auteur moyen, à la vie moyenne, au talent moyen. Il vivote et ça lui va bien. Jusqu'à ce qu'Anna Saunders rentre dans sa vie et lui propose de le former en accéléré à l'intuition. Il se retrouve encadré par deux agents du FBI. Il est recruté parce qu'ils pensent qu'il sera un très bon élément, et qu'il doit permettre l'arrestation de la personne qui s'est mise à incendier les tours de New-York notamment. Les tours visées sont celles abritant de grands groupes financiers.

Une course contre la montre commence, au cours de laquelle Timothy va se découvrir un vrai talent et des compétences qu'il ignorait jusque-là. En fait, il n'est pas du tout "moyen", bien au contraire.

De nombreux thèmes sont abordés ici : l'intuition (qu'on appelle aussi 6è sens), les lanceurs d'alerte, la surconsommation, les loobies, les corruptions des industriels et des politiques...ce qui est effrayant, c'est que tout est plausible, voire existe vraiment. Allons-nous vraiment continuer à valider ce monde-là ? Cette surconsommation-là ? Cette main-mise des grands groupes sur notre vie, nos envies ?

Alors je me suis laissée embarquer, d'autant plus que je suis tombée sur une vidéo de Laurent Gounelle :

Le rythme du roman est prenant ! Il est bien difficile de s'arrêter en fin de chapitre et d'attendre la suite ! Qui est ce mystérieux incendiaire qui ne fait pas de victimes ? Timothy sera-t-il à la hauteur de ce qui est attendu de lui ?

Un thriller qui porte bien son nom !

Une lecture que j'ai lu en commun sur le groupe Facebook créé par Eve, de Bobines et pelotes. C'était sympa de lire et de pouvoir échanger !

Paru en avril 2021, 512 pages

Dawn est une femme comblée : un mari aimant, une fille de 15 ans portée sur les sciences et très intelligente.

Elle prend l'avion mais celui-ci est victime d'un crash, et Dawn se rend compte que ce n'est pas à son mari Brian qu'elle pense, mais à Wyatt, son premier amour. Elle ne voit pas défiler sa vie, mais elle pense à celle qu'elle a abandonnée 15 ans plus tôt, subitement.

Actuellement, Dawn est Doula de fin de vie. Elle est embauchée pour accompagner les personnes sur le point de mourir, ainsi que leur famille. Elle conseille, entoure, prépare le malade et les aidants, s'occupe des formalités comme de la vie courante. Avant cela, elle était égyptologue, passionnée par son métier, amoureuse de Wyatt, qui travaillait avec elle. Ensemble, ils ont fait des découvertes majeures. Ensemble, ils étaient un binôme très performant.

Dawn a tout abandonné du jour au lendemain pour venir au chevet de sa mère, qui lui avait caché son cancer. Là, elle se rend compte que non seulement elle va devenir orpheline, mais qu'elle doit élever son petit frère de 13 ans. Impossible de retourner en Egypte auprès de Wyatt. Alors elle devient Doula.

Les chapitres alternent entre l'Egypte et Boston, entre sa première et sa seconde vie.

Quels choix guident vos existences ? Qu'est-ce qui nous rend heureux ? Quelles décisions peuvent tout changer dans un sens comme dans l'autre ?

Les sujets abordés sont tellement denses ! La mort, l'accompagnement, l'égyptologie, les recherches, les hiéroglyphes, l'adolescence, le mariage, les liens, les choix, les décisions et la possibilité, ou non, de tout remettre en cause.

J'ai tellement aimé que j'ai terminé en avance la lecture commune. Impossible de m'arrêter certains soirs !

Encore un Jodi Picoult fortement documenté et riche d'apprentissages !